La décision du tribunal du Royaume-Uni de maintenir le jugement n’affectera pas la réinstallation des Chagossiens
« Des eaux cristallines remplies de poissons et de tortues » ; voilà comment un groupe de six Chagossiens installés aux Seychelles ont décrit l'environnement naturel de leur archipel après que le gouvernement britannique a permis à un petit groupe de visiter les îles pendant une semaine en mai 2015. (Alvin Tirant)
(Seychelles News Agency) - La décision de la Cour suprême du Royaume-Uni de maintenir le jugement refusant aux anciens résidents des îles Chagos le droit de retourner dans leur pays d’origine n’aura pas d’incidence sur la décision de l'année dernière qui permettait la réinstallation, a déclaré le président de l'Association des Chagossiens aux Seychelles.
Selon Pierre Prosper, en 2008, la Chambre des Lords avait décidé que les Chagossiens exilés ne pouvaient pas rentrer chez eux, en s’appuyant sur une étude de faisabilité réalisée en 2002.
« La décision a été portée en appel, mais la semaine dernière, la Cour suprême a confirmé la décision de 2008,» a expliqué Prosper à la SNA lundi.
La décision de la semaine dernière se rapporte à une précédente affaire qui a débuté en 2004.
Prosper a expliqué qu'à l'heure actuelle, des consultations au sujet de la réinstallation sont en cours avec le gouvernement britannique suite à une nouvelle étude de faisabilité réalisée en 2014 par le groupe de consultants KPMG,à la demande du gouvernement britannique.
L'étude publiée en février de l'année dernière a déterminé qu'il n'y avait pas d'objection juridique à la réinstallation.
« La décision de la semaine dernière n’est pas pertinente au regard de la nouvelle étude de faisabilité réalisée en 2014, et je ne vois pas comment elle peut influer sur la recommandation faite l'an dernier par KPMG, » a déclaré Prosper.
Suite à l'étude de faisabilité, une étude a été réalisée en octobre de l’année dernière, afin de déterminer combien de Chagossiens aux Seychelles, à l'île Maurice et en Angleterre souhaiteraient retourner dans leur pays d'origine dans l'archipel de l'océan Indien.
Selon Prosper, les Chagossiens ont exprimé leurs souhaits de retourner dans leur pays d’origine, mais ils se sont opposés aux conditions fixées pour la réinstallation, car ils estimaient qu’elles ne leur étaient pas favorables.
« Le gouvernement britannique a proposé que ceux qui voulaient retourner dans les îles Chagos devraient y aller sur la base d’un contrat à durée déterminée et que ces personnes devraient avoir un certain âge et être valides. C’est comme si ils étaient à la recherche de main-d'œuvre bon marché pour la base américaine, » a-t-il dit à la SNA.
Le gouvernement britannique a également proposé d’étudier toutes les options pour faciliter et améliorer la vie des Chagossiens où qu'ils soient.
Cela étant, l'Association des Chagossiens aux Seychelles a déposé une nouvelle requête auprès de la Cour suprême du Royaume-Uni, demandant au gouvernement britannique de consulter le groupe local sur toutes les options possibles.
Le groupe cherche également à obtenir un soutien financier pour ceux qui ont été placés aux Seychelles, un groupe de 115 îles dans l'océan Indien occidental, au moment de l'expulsion des îles Chagos.
L'audience devrait débuter ce mois-ci étant donné qu’elle a été considérée prioritaire, a déclaré Prosper.
Environ 2.000 Chagossiens ont été expulsés de force de l'archipel des Chagos dans l'Océan Indien lorsque le Royaume-Uni a loué l'île principale de Diego Garcia aux États-Unis pour s’en servir de base militaire en 1960.
Deux cent cinquante Chagossiens ont été déportés à Mahé, l'île principale des Seychelles, entre 1967 et 1973, lorsque le pays était encore une colonie britannique.
Une ordonnance d'immigration empêchant quiconque de revenir a été publiée en 1971.