Soudan: l'appel à l'aide humanitaire de l'ONU financé seulement à hauteur de 12%
Un garçon prépare de la paille qui servira de feu de cuisson à l'extérieur d'une tente dans un camp pour personnes déplacées par le conflit dans la province orientale de Gedaref, au Soudan, le 15 mai 2024. (Photo par AFP)
(AFP) - L'appel à l'aide humanitaire de l'ONU pour secourir le Soudan en proie à une guerre civile et qui s'enfonce dans la crise est "catastrophiquement sous financé", à hauteur de seulement 12%, a dénoncé l'ONU vendredi.
L'ONU et les autres partenaires humanitaires ont besoin de 2,7 milliards de dollars cette année, pour venir en aide notamment à quelque 15 millions de personnes qui ont urgemment besoin d'aide, a expliqué Jens Laerke, porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) à Genève.
"La famine se rapproche. Les maladies se rapprochent. Les combats se rapprochent des civils, en particulier au Darfour", a déclaré M. Laerke, lors du point de presse régulier de l'ONU à Genève, rappelant que globalement 25 millions de personnes, soit la moitié de la population du Soudan, a besoin d'assistance.
"Il ne s'agit pas simplement d'un appel sous financé, c'est un appel catastrophiquement sous financé", a-t-il souligné.
"Sans l'arrivée rapide de ressources supplémentaires, les organisations humanitaires ne seront pas en mesure d'intensifier leurs efforts à temps pour conjurer la famine et prévenir davantage de privations", a-t-il mis en garde.
Le Soudan est en proie depuis un an à une guerre entre l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo.
Depuis plusieurs semaines, la communauté internationale met en garde contre un carnage imminent à el-Facher, dernière grande ville du Darfour à ne pas être aux mains des FSR et qui était jusqu'alors relativement épargnée.
Dans un entretien téléphonique mardi avec les deux généraux en guerre, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, "les a exhortés tous deux à agir immédiatement –-et publiquement-– pour désamorcer la situation", a indiqué sa porte-parole Ravina Shamdasani, lors du point de presse.
Le Haut-Commissaire, qui a appelé les deux hommes séparément, tentait depuis le mois d'août de l'année dernière de leur parler directement, a précisé Mme Shamdasani.
Il a fait "état de sa profonde détresse" auprès d'eux et demandé le respect du droit international ainsi qu'un cessez-le feu.
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