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La guerre a fait plus de 30.000 morts à Gaza, bombardée par Israël

Gaza | February 29, 2024, Thursday @ 13:51 in En français » MONDE | By: AFP | Views: 804
La guerre a fait plus de 30.000 morts à Gaza, bombardée par Israël

Une femme pleure un proche tué lors d'un bombardement israélien, à l'extérieur de l'hôpital Al-Aqsa à Deir el-Balah, dans le centre de Gaza, le 28 février 2024, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (Photo par AFP)

(AFP) - La guerre dans la bande de Gaza a déjà fait plus de 30.000 morts, a annoncé jeudi le Hamas, au moment où les pays médiateurs espèrent arracher une trêve avant le ramadan dans le territoire palestinien assiégé, bombardé sans répit par l'armée israélienne et menacé de famine.

La guerre, qui en presque cinq mois a transformé Gaza en "zone de mort", selon l'ONU, est déjà, et de très loin, le plus meurtrier des cinq conflits ayant opposé Israël au mouvement islamiste, qui a pris le pouvoir dans ce territoire en 2007.

"Le bilan des morts à Gaza a dépassé les 30.000, en grande majorité des femmes et des enfants. Plus de 70.000 Palestiniens ont été blessés. Cette violence effroyable et ces souffrances doivent cesser. Cessez-le-feu", a lancé le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social X.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé que les bombardements avaient fait 79 morts pendant la nuit, portant le nombre de tués dans les opérations militaires israéliennes à Gaza à "plus de 30.000" depuis le début de la guerre le 7 octobre.

Les principaux pays médiateurs, les Etats-Unis et le Qatar, espèrent néanmoins obtenir une trêve permettant la libération d'otages détenus à Gaza avant le début du ramadan, le mois de jeûne musulman qui commence le soir du 10 ou le 11 mars.

 

- "Pas de pain" -

 

A travers la bande de Gaza, les civils sont pris au quotidien dans les combats et les bombardements, qui n'ont épargné aucune zone, dévasté des quartiers entiers et forcé des milliers de familles à fuir.

L'ONU estime que 2,2 millions de personnes, soit l'immense majorité de la population, sont menacées de famine, en particulier dans le nord où les destructions, les combats et les pillages rendent presque impossible l'acheminement de l'aide humanitaire.

"Nous n'avons pas mangé de pain depuis deux mois. Nos enfants sont affamés", a raconté à l'AFP Muhammad Yassin, un homme de 35 ans habitant à Zeitun, dans le nord, qui est sorti tôt le matin pour acheter de la farine et a trouvé "des milliers de gens qui attendaient depuis de longues heures pour avoir un ou deux kilos de farine".

"C'est un crime et un désastre. Un monde tellement injuste", a-t-il ajouté.

Selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), les besoins humanitaires sont "illimités". "La famine se profile. Les hôpitaux se sont transformés en champs de bataille. Un million d'enfants font face à un traumatisme quotidien", a affirmé l'Unrwa.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, sept enfants sont morts "de déshydratation et de malnutrition" à l'hôpital Al-Chifa de Gaza-ville et sept autres à l'hôpital Kamal Adwan, également dans le nord.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent lancée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a causé la mort d'au moins 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées dans la bande de Gaza. Selon Israël, 130 otages y sont encore retenus, dont 31 seraient morts, après la libération de 105 otages et de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël lors d'une première trêve en novembre.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, qu'il considère, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, comme une organisation terroriste. Son armée pilonne sans répit la bande de Gaza et a lancé le 27 octobre une offensive terrestre dans le nord du territoire, qui s'est progressivement étendue jusque dans le sud.

 

- Une trêve avant le ramadan? -

 

Dans le nord, les combats continuent à faire rage à Zeitun, un quartier de la ville de Gaza, où l'armée a annoncé avoir mercredi "tué des terroristes, détruit des tunnels et découvert de nombreuses armes".

Plusieurs combattants du Hamas ont aussi été tués dans le centre du territoire, selon l'armée, ainsi qu'à Khan Younès, dans le sud, une ville transformée en champ de ruines où se déroulent des combats acharnés.

Poussés toujours plus vers le sud à mesure que les combats s'étendaient, des centaines de milliers de déplacés ont gagné Rafah, une ville collée contre la frontière fermée avec l'Egypte.

Près d'un million et demi de Palestiniens, selon l'ONU, sont à présent massés, sans échappatoire, dans cette ville bombardée quotidiennement, où le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis de lancer une offensive afin de vaincre le Hamas dans son "dernier bastion".

En dépit des multiples mises en garde internationales, M. Netanyahu a affirmé qu'une trêve ne ferait que "retarder" une telle offensive, tout en assurant que les civils seraient évacués hors des zones de combat.

Rafah est le principal point d'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, soumise au feu vert d'Israël et qui arrive en quantité très limitée depuis l'Egypte.

L'Agence américaine pour le développement international (USAID) a affirmé discuter avec des responsables israéliens de l'ouverture de "beaucoup plus de points de passage".

"C'est une question de vie ou de mort", a dit son administratrice, Samantha Power, sur X.

Le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte tentent pendant ce temps d'arracher un accord portant sur une trêve de six semaines, durant laquelle un otage, parmi des femmes, mineurs et personnes âgées malades, serait échangé chaque jour contre dix Palestiniens détenus par Israël, selon une source du Hamas.

Lundi, le président américain Joe Biden a évoqué "un accord des Israéliens selon lequel ils ne s'engageraient pas dans des opérations durant le ramadan", afin de "faire sortir tous les otages".

bur-sg/bfi

 

 

© Agence France-Presse

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