Les Seychelles mènent l’ouest de l'océan Indien dans la lutte contre le blanchiment d'argent
(Seychelles News Agency) - La région ouest de l'Océan Indien est désireuse de lutter contre le blanchiment d'argent et la criminalité transnationale. Tel est le message de la Brigade financière des Seychelles (FIU) un jour après avoir accueilli une délégation du Centre d'information financière (FRC) du Kenya.
Le FRC est le principal organisme du Kenya chargé de la lutte contre le blanchiment d'argent et la traque des produits de la criminalité.
La délégation du Kenya était en visite aux Seychelles pour en savoir un peu plus sur les travaux de la FIU. Une visite qui a été facilitée par le bureau régional d'INTERPOL au Kenya.
Depuis quelque temps, INTERPOL encourage d'autres organismes de lutte contre le blanchiment d'argent dans la région à visiter le bureau du procureur général des Seychelles et la FIU pour apprendre des meilleures pratiques de l’archipel de l’Océan Indien dans la législation en vigueur et la lutte contre le blanchiment d'argent.
Cette visite intervient trois semaines après que le Kenya et son voisin du sud de la Tanzanie ont été retirés de la liste des pays sous observation, considérés comme ne faisant pas assez pour contenir le blanchiment d'argent par le groupe d'action financière (GAFI), un organisme intergouvernemental.
La Tanzanie et le Kenya ont récemment fait de grands progrès dans la mise en place des cadres juridiques pour lutter contre le blanchiment d'argent qui les a vus retirer de la liste.
Le GAFI basé à Paris a été créé en 1989 son travail principal consiste à lutter contre le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme et d'autres menaces liées à l'intégrité du système financier international."
Dès 2008, les états de l’ouest de l’Océan Indien ont forgé des liens forts après les menaces de crimes organisées, allant de la piraterie, le trafic de drogue et le blanchiment d'argent.
Jackson Kitili, le directeur de la FRC a dirigé la délégation du Kenya à Victoria, il a eu des discussions avec la police des Seychelles, l'Agence nationale de lutte antidrogue (NDEA) et le bureau du procureur général.
Cette visite faisait suite à la signature d'un accord entre les deux organisations de lutte contre le crime financier visant à améliorer la coopération sur des questions de sécurité touchant le financement du terrorisme, la piraterie, le trafic de drogue et le blanchiment d'argent
"La visite a été une tournée de familiarisation et a permis de renforcer les liens entre les pays de la région pour lutter contre la criminalité financière à travers les frontières" a dit la porte-parole du FIU Jean Hassan.
Au cours des 3 derniers mois des saisies de drogues d'une valeur de plusieurs millions de dollars ont été réalisés dans la région. En avril la marine australienne a saisi pour 210 millions € de drogue dans l'océan Indien et il y a une semaine 342kgs de l'héroïne d’une valeur de 15,1 M € a été intercepté près des côtes du kenyan.
Les Autorités seychelloises ont adopté et mis en œuvre toute une législation régissant le secteur offshore le protégeant du blanchiment d'argent.
L'OCDE avait soulevé des préoccupations concernant les compétences des Seychelles en matière de règles et de transparence. Le ministre des Affaires étrangères des Seychelles Jean Paul Adam a défendu la réputation du pays, en disant que les Seychelles sont engagées dans la mise en œuvre des normes fiscales convenues au niveau international.
«Nous avons reçu le soutien de beaucoup de partenaires internationaux et nous sommes heureux de partager cette expérience avec les pays désireux de contribuer à la lutte contre la criminalité.», a dit Hassan.
"La volonté de coopérer avec les autres cellules de renseignements financiers est un élément essentiel des recommandations du GAFI et une exigence de la Convention des Nations Unies sur la criminalité organisée." a-t-elle ajouté.