(Seychelles News Agency) - L'aquaculture sera de retour aux Seychelles en août avec l'achèvement d'une nouvelle installation à Providence - une zone industrielle - sur la côte est de l'île principale de Mahé.

Un haut responsable de l'Autorité de pêche des Seychelles, Aubrey Lesperance, a déclaré que l'aquaculture est une étape vers la garantie d’une sécurité alimentaire pour la nation insulaire.

"Il y a actuellement beaucoup de pression sur le secteur de la pêche, la population augmente, l'arrivée des visiteurs ainsi que la demande en nourriture ne cesse de croître. De ce fait, nous nous devons de compléter ce qui se fait déjà. Étant donné que l'agriculture ne peut pas être réalisée à l’échelle que nous voudrions en raison du manque de terrains, c'est là que l'aquaculture intervient. "

Le gouvernement des Seychelles, une nation insulaire, où la pêche est le deuxième pilier de son économie, a pris la décision de s'aventurer dans la mariculture, il y a dix ans.

La mariculture est l'élevage de plantes et d'animaux aquatiques en pleine mer, dans des parties fermées de l'océan ou dans d'autres endroits remplis d'eau de mer.

M. Lesperance a déclaré que l'aquaculture assurera également un approvisionnement suffisant en poisson sur le marché.

"Nous savons que pendant la mousson du sud-ouest, la mer est agitée et les pêcheurs artisanaux ne peuvent pas satisfaire la demande de poisson. L'aquaculture est une alternative,car elle est faite de manière contrôlée, où les espèces que nous cultivons sont surveillées de près, nous suivons leur croissance jusqu'à ce qu'elles soient prêtes à la consommation. "

M. Lesperance ajoute que grâce à cela les Seychelles - un groupe d'îles, dans l'Océan Indien occidental - maximise le potentiel de l'économie bleue.

«Nous avons de vastes étendues de mer et cela offre de nombreuses opportunités pour l'aquaculture, surtout lorsqu'elle est faite de manière durable.» Ce nouveau secteur devrait également générer des revenus supplémentaires pour le pays grâce à l'exportation, avec des marchés potentiels identifiés en Asie.

L'installation pour les géniteurs, l'acclimatation et la quarantaine, qui a été conçue conformément aux normes internationales de bonnes pratiques, se situe à proximité du bâtiment de l'Autorité de la pêche des Seychelles.

L'établissement est conçu pour veiller à ce que les reproducteurs matures, bien connus sous le nom de géniteurs, soient bien entretenus, pour produire un grand nombre d'œufs de haute qualité.

Le projet débutera avec quatre espèces de poisson: le mérou brun marbré, le vivaneau rouge, le vivaneau mangrove et le pompaneau lune de la catégorie des poissons à nageoires.

Vivaneau empereur - l'une des espèces de poissons ciblées pour le début du projet.  (Karelj, Wikipedia) Photo License: CC BY-SA 3.0

Vivaneau de mangrove - une autre espèce de poisson pour le projet d'aquaculture (Clinton & Charles Robertson, Wikipedia) Photo License: CC BY 2.0

Pour commencer et afin de réduire les effets néfastes, les premiers géniteurs proviendront des eaux des Seychelles et ensuite les autres devront être mis en quarantaine afin de garantir leur santé et l’absence de maladie.

L'installation sera achevée en décembre - en février les géniteurs seront collectés pour le cycle du projet pilote.

L'aquaculture n'est pas nouvelle dans les îles Seychelles. En 1989, l'Island Development Company (IDC) et le Seychelles Marketing Board (SMB) ont créé une ferme de crevettes à Coetivy pour produire des crevettes tigrées noires. Elle a cessé ses activités en 2009.

En 1995, une ferme d'huîtres perlières noires a commencé à Praslin, la deuxième île la plus peuplée, produisant des huîtres à lèvres noires et des huîtres ailées pour le marché de la bijouterie au détail.

En 2016, une série de consultations publiques ont eu lieu avec la population ainsi qu'avec des intervenants clés en ce qui concerne le projet pilote sur l'aquaculture.

L'autorité a déclaré que le projet pilote est un projet important qui fournira des preuves concrètes sur la faisabilité de l'aquaculture dans les eaux des Seychelles, et il était crucial que toutes les parties prenantes soient consultées dans sa mise en œuvre.

Le projet est soutenu financièrement par l'Union européenne avec le soutien technique d'Advance Africa, une société sud-africaine.

La deuxième phase du projet comprend l'installation de la ferme à poisson - des cages à poissons dans la mer - et la mise en place d'un laboratoire de recherche.