Les Seychelles prennent position sur le trafic humain avec le premier cas de poursuite.
Les Seychelles reçoivent de nombreux travailleurs étrangers, venant pour la plupart des pays d'Asie comme l'Inde, le Bangladesh, le Sri-Lanka et les Philippines. Ils sont généralement employés dans le secteur du bâtiment.
(Seychelles News Agency) - « Un premier cas de trafic humain aux Seychelles devrait être entendu en Cour, plus tard ce mois ci », a déclaré un officier de police des Seychelles.
Le cas, qui implique quatre personnes d'origine du Bangladesh, a été rapporté, l'année dernière, à la police par le Département du travail aux Seychelles.
Le responsable du département des enquêtes criminelles des forces de police des Seychelles, Criminal Investigation Department (CID), François Fréminot, a déclaré à SNA que l'alerte a été donnée après un rapport présumé de mauvais traitements et de non-versement de salaire.
La police a réalisé une enquête approfondie parmi les plaignants et a fourni les preuves au bureau du Procureur Général. Le procureur Général a décidé qu'il y avait des motifs de poursuite et a amené le cas – de trafic de personne – en Cour.
Le procès est survenu après des années de plaintes des travailleurs immigrés qui travaillaient dans de mauvaises conditions, sans recevoir de salaire, et avec rétention du passeport.
Les Seychelles, un archipel de l'Océan Indien, accueillent de nombreux travailleurs immigrés provenant de pays d'Asie comme l'Inde, le Bangladesh, le Sri Lanka et les Philippines. Ils sont généralement employés dans le secteur du bâtiment.
Matthew Gerdin, agent des affaires politiques pour les Seychelles et Maurice à l'ambassade des États-Unis à Port-Louis, la capitale mauricienne,a déclaré « [qu'alors que] le procès des trafiquants demeure la première étape dans le combat contre le trafic humain, on attend également des pays qu'ils assurent la protection des victimes et qu'ils travaillent sur la prévention de ces trafics. La mise en examen montre qu'un pays reconnaît le problème.
Matthew Gerdin a déclaré que « le trafic humain est un problème mondial, dont aucun pays n'est exclu, et les Etats-Unis sont toujours prêts à s'associer, collaborer et combattre contre ce problème mondial. » (Seychelles News Agency).Photo License: CC-BY |
« Le gouvernement des Seychelles sensibilise et fait, déjà, campagne contre le trafic humain. Quand le rapport de trafic de personnes est survenu, nous avons communiqué au gouvernement nos recommandations et nos procédures » a annoncé Gerdin pendant une présentation sur le trafic humain faites aux organisations non-gouvernementales, la semaine passée.
Il a ajouté que « le trafic de personnes est un problème mondial, dont aucun pays n'est exclu, et les Etats-Unis sont toujours prêts à s'associer, collaborer et combattre contre ce problème mondial ».
« Le trafic humain représente l'esclavagisme des temps modernes, en utilisant la force, la fraude ou la coercition pour obtenir ou maintenir un service obligatoire d'une personne par une autre. » a expliqué Gerdin.
Cela implique également le travail forcé et le travail sexuel, et se produit dans différents secteurs comme le travail domestique, l'agriculture et la pêche, a annoncé le représentant des Etats-Unis.
La présentation a été faite un mois avant la publication du rapport annuel sur le trafic de personnes, en juillet. Le rapport est mandaté par le Congrès des Etats-Unis par la Loi sur la Protection des Victimes de Trafic et est un outil de stratégie diplomatique qui évalue les efforts des gouvernements dans leur combat contre ce trafic.
Le rapport de l'année passée stipulait que « le gouvernement des Seychelles ne remplit pas les standards minimums pour l'élimination du trafic ; malgré tout, il réalise des efforts significatifs dans ce sens. »
Le rapport ajoutait que « Malgré ces mesures, le gouvernement n'a pas démontré des efforts globaux croissants en matière de lutte contre le trafic par rapport au rapport sur l'année précédente, de ce fait les Seychelles sont inscrits dans la liste de surveillance de niveau 2 ».
L'Etat insulaire a finalisé un outil d'aide aux victimes, qui inclut les procédures standards à suivre par les victimes, où sont définis les rôles de chaque acteur du gouvernement dans l'identification et la protection des victimes de trafic, un mécanisme formel de référence, et une liste des professionnels d'application de la loi.
Gerdin déclare que les formations en cours, pour le renforcement des capacités, sont organisées pour les seychellois du Ministère du Travail, de la Police et du département de l'Immigration. Elles sont tenues au Botswana et à Washington DC aux Etats-Unis.