L'industrie de la pêche: l'économie des Seychelles va souffrir si les règles de capture du thon sont respectées
Des réunions régulières sont organisées afin d’obtenir des rapports hebdomadaires des navires sur les prises d'albacore qui seront surveillées jusqu'à la fin du mois de mars. (Salifa Magnan, Seychelles News Agency)
(Seychelles News Agency) - L'économie des Seychelles sera touchée négativement si le pays se conforme à la décision de la Commission des Thons de l'Océan Indien (CTOI) d'utiliser 2014 comme année de référence pour réduire les prises de thon albacore de 15 pour cent, ont annoncé vendredi les responsables du secteur de la pêche de la nation insulaire.
Les fonctionnaires ont travaillé afin de trouver un moyen d'aller de l'avant après que la CTOI ait pris la décision en Juin de l'année dernière pour les senneurs de réduire l'allocation de pêche de l'albacore au début de 2017.
« Beaucoup de gens travaillent autour de l'industrie du thon aux Seychelles et si le gouvernement, en dernier recours, décide d’empêcher les flottes de pêcher, il y aura également un impact socio-économique sur le pays », a indiqué Arthur de Bretagne, le Directeur Général de Ile du Port Handling Services (IPHS).
Le secteur de la pêche est le deuxième principal contributeur à l'économie de la nation insulaire et De Bretagne a déclaré que « si ce pilier s’effondre, les Seychelles auront de gros problèmes ».
De Bretagne a ajouté qu’ « une étude socio-économique doit être faite, car quelle que soit la décision prise, elle affectera l'économie des Seychelles ».
La CTOI a annoncé l'année dernière que l'albacore était surexploité à la suite d'un rapport du Comité scientifique.
Le secteur de la pêche est le deuxième contributeur principal à l'économie des Seychelles. (Seychelles Nation) Licence Photo: CC-BY |
La réduction du nombre de Dispositifs de Concentration de Poissons (DCP) sur un navire ainsi que la réduction du nombre de navires d'approvisionnement sont des mesures qui peuvent être mises en œuvre pour aider le stock d'albacore à se développer.
Le président de l'Autorité des pêches des Seychelles, Philippe Michaud, a déclaré lors de la conférence de presse de vendredi que, bien que la résolution demande une réduction de 15 pour cent pour les senneurs, cela ne veut pas dire qu'elle touchera tous les pays de la même manière.
« Les Seychelles sont le pays qui va être le plus touché et ce à quoi nous faisons vraiment objection, est que cela est disproportionné. Si nous utilisons la résolution telle quelle, l'impact sur la pêche totale [aux Seychelles] sera de 50 pourcent », a déclaré Michaud.
Le président de la SFA a ajouté que la plupart des autres pays auront un pourcentage de réduction beaucoup plus faible.
Les Seychelles, un archipel de l'ouest de l'Océan Indien, n'ont pas encore mis en œuvre les mesures prévues par la résolution de la CTOI. Dans un entretien avec la SNA en janvier dernier, le chef des pêches de la SFA Vincent Lucas avait déclaré que des réunions régulières seraient organisées afin d’obtenir des rapports hebdomadaires des navires sur les prises d'albacore qui seront surveillés jusqu'à la fin du mois de mars.
« D'ici la fin du mois de mars, nous aurons des statistiques, et à partir de là nous allons discuter des mesures que nous mettrons en place une fois que nous aurons atteint la limite », a indiqué Lucas à la SNA.
Le ministère, ainsi que la SFA et les différents acteurs, ont demandé à la CTOI d’autoriser les Seychelles à utiliser 2015 comme année de référence. En 2015, environ 35 000 tonnes d'albacore ont été capturées alors qu'environ 29 000 tonnes ont été capturées en 2014. Les Maldives sont le seul pays membre à avoir exprimé leur objection à la demande des Seychelles.
La prochaine réunion de la CTOI doit avoir lieu le 22 mai en Indonésie, et les Seychelles vont insister pour que leur demande soit acceptée par tous les pays membres.
Le Ministre des Pêches et de l'Agriculture, Michael Benstrong, a indiqué que si la demande n'était pas approuvée, en juin ou juillet, les Seychelles atteindraient leurs limites et cela aura un impact sur tous les acteurs ayant un lien avec l'industrie thonière.
«Si nous utilisons l'année de base 2014, cela pourrait entraîner une absence d’activité de pêche de 5 à 6 mois par les senneurs portant le drapeau des Seychelles. En utilisant l'année de référence 2015, nous pouvons pêcher jusqu'à la fin de l'année », a déclaré Benstrong.