Les Seychelles et d’autres pays de l’Océan Indien discutent la mise en œuvre du droit international humanitaire
La réunion de deux jours qui a eu lieu dans la capitale, Victoria, est animée par le Comité International de la Croix Rouge (CICR) et réunit des représentants de l’île Maurice, Madagascar et des Comores. (Joena Bonnelame, Seychelles News Agency)
(Seychelles News Agency) - Il n’y a pas de conflit militaire dans la région, mais les Seychelles et trois autres nations insulaires de l’Océan Indien travaillent quand même pour faire avancer le droit international humanitaire.
La réunion de deux jours qui a eu lieu dans la capitale, Victoria, est animée par le Comité International de la Croix Rouge (CICR) et réunit des représentants de l’île Maurice, Madagascar et des Comores
Ralph Agrippine, Directeur Général du Protocole, des Traités et des Affaires Consulaires au Ministère des Affaires Etrangères, a indiqué que bien qu’il n’y ait pas de conflit armé aux Seychelles et dans la région de l’Océan Indien, les nations insulaires font parte des mécanismes internationaux, tels que la force de réserve parfois déployée pendant les confits sur des missions de maintien de la paix.
Agrippine a indiqué qu’il était donc important que tout le monde connaisse les différentes lois qui protègent les civils et les biens.
Pour les pays de l’Océan Indien, la réunion sur le droit international humanitaire, ou DIH, ouvrira la voie pour la mise en place d’une plate-forme pour discuter des questions d’intérêts mutuels.
« Il y a beaucoup de questions sur lesquelles nous pouvons discuter et nous mettre d’accord en tant que sous-région afin de pouvoir adopter une position commune lorsque nous assistons aux conférences universelles des comités du DIH, dont l’une est prévue pour la fin novembre » a indiqué Agrippine.
Le droit international humanitaire, également connu comme droit de la guerre ou droit des conflits armés, est un ensemble de règles qui cherchent, pour des raisons humanitaires, à limiter les effets des conflits armés. Il protège les personnes qui ne participent pas ou ne participent plus aux hostilités et restreint les moyens et les méthodes de guerre.
Agrippine a indiqué que les Seychelles aimeraient inclure dans l’agenda du DIH d’autres questions qui sont importantes pour la nation insulaire et ses voisins dans la région comme la redéfinition de la protection des biens culturels afin qu’ils puissent inclure des sites naturels et non pas uniquement des bâtiments.
« Nous voulons également revoir la définition de conflit, qui est maintenant décrit comme étant entre les états, pour y intégrer également la dimension de la sécurité maritime, étant donné que la région a été victime de piraterie ces dernières années » a indiqué Agrippine.
La réunion est animée par Charles Sabga, le Conseiller Juridique du Comité International de la Croix Rouge à Genève en Suisse.
Sagba a indiqué que pendant les deux jours, les représentants discuteront également de la pertinence du Traité sur le Commerce des Armes dans la région, des moyens pour continuer à promouvoir le DIH dans l'Océan Indien et assureront le suivi des résolutions de la 32e Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge en décembre dernier.
« Ces résolutions demandent principalement aux États de respecter et d'assurer le respect du DIH et cette réunion servira de plate-forme générale aux représentants gouvernementaux pour partager les opportunités, les défis et les meilleures pratiques dans le cadre de la promotion du DIH au niveau national » a déclaré Sabga.
Il a ajouté qu'une question qui intéresse particulièrement la région est la réglementation des armes conventionnelles de petite taille et le Traité sur le Commerce des Armes et il a invité les participants à partager leurs expériences en matière de ratification et de mise en œuvre de cet instrument.
Sagba a indiqué que bien que les pays participants ne sont pas en situation de conflit armé, ceux sont « des acteurs mondiaux importants, et ils jouissent de la même personnalité juridique que les états plus grands ».
« L'engagement que les États ont pris lors de la ratification ou de l'adhésion à la Convention de Genève et les principes des instruments du droit humanitaire obligent encore les parties à remplir leur engagement de respecter et de faire respecter le DIH » a ajouté Sagba.