Dans le top 5 des pays d’Afrique : Les Seychelles sont passées à la 4ème place dans le classement de la gouvernance par pays
Les Seychelles, un archipel de 115 îles dans l'océan Indien occidental sont classées quatrième sur 54 pays africains sur l’Indice Ibrahim 2016 de la gouvernance africaine. (Gerard Larose, STB)
(Seychelles News Agency) - L'Indice Ibrahim de la gouvernance africaine a positionné cette semaine Les Seychelles à la quatrième place sur 54 pays africains sur un large éventail de critères liés à la gouvernance.
La nation insulaire située au large de la côte orientale africaine, avec sa population d'un peu moins de 100.000 habitants, a gagné deux places dans le classement après avoir été positionnée au sixième rang en 2015.
Le ministère des Affaires étrangères des Seychelles a déclaré mercredi que le pays est fier du résultat de l'évaluation 2016 qui a placé le pays parmi les pays les plus performants de l'indice.
Le rapport publié lundi par la Fondation Mo Ibrahim indique que les nations insulaires au large de la côte africaine fonctionnent mieux que la plupart de leurs pairs continentaux, comme l’illustre sa voisine insulaire de l'Océan Indien, l’ile Maurice en prenant la première place du classement, ainsi que les îles du Cap Vert en Afrique occidentale qui sont à la troisième place. Le Botswana et la Namibie sont les seuls pays du continent africain présents dans le top cinq de l'indice, respectivement à la deuxième et cinquième place.
Cette année, les Seychelles ont marqué 72,6 points sur un total possible de 100 points, ce qui représente une hausse de 2,3 points comparé à son précédent score de 70,3 en 2015. (Indice Ibrahim 2016 de la gouvernance africaine) Licence photo : CC-BY |
Les améliorations et les faiblesses des Seychelles
Cette année, les Seychelles ont marqué 72,6 points sur un total possible de 100 points sur quatre catégories : Sécurité et Etat de droit, participation et Droits de l'homme, Développement économique durable, et Développement humain. L'archipel a obtenu une hausse de 2,3 points par rapport à son précédent score de 70,3 en 2015. Au cours des 10 dernières années, les Seychelles ont augmenté leur score de quatre points.
Les Seychelles ont enregistré des améliorations dans la plupart des quatre principales catégories de l’indice, sauf pour la sécurité et l’Etat de droit, dans laquelle le pays a chuté à la cinquième place du classement général. (Indice Ibrahim 2016 de la gouvernance africaine) Licence photo : CC-BY |
Les Seychelles ont enregistré des améliorations dans la plupart des quatre principales catégories de l'indice, sauf pour la catégorie sécurité et Etat de droit, dans laquelle le pays a chuté à la cinquième place du classement général. Le pays connait une augmentation dans les catégories Participation et Droits de l'homme et Développement économique durable. Les Seychelles siègent au sommet de la catégorie de l'indice Développement humain, en se saisissant de la première place.
Les sous-catégories dans lesquelles il y a eu le plus d'amélioration ont été le secteur rural et la transparence, la transparence des entreprises publiques et la place des femmes dans le système judiciaire. Les sous-catégories qui ont vu la plus grande détérioration ont été l’égalité des genres au travail, les violations des droits de l'homme et la violence politique.
Capture d'écran du rapport montrant la performance des Seychelles dans les sous-catégories évaluées. (Indice Ibrahim de la gouvernance africaine 2016) Licence photo : CC-BY |
Les Seychelles invitent la Fondation Mo Ibrahim
Dans un communiqué publié ce mercredi, le ministère des Affaires étrangères a exprimé sa satisfaction concernant les résultats de l'évaluation 2016 tout en soulignant les lacunes que comportent certaines données, une préoccupation qui avait également été soulevée en 2015.
« Les Seychelles sont toujours d'avis qu'une analyse plus approfondie et une bonne collecte des données est essentielle pour avoir un rapport vraiment crédible et représentatif. A cet effet, le gouvernement a adressé une invitation aux représentants de la Fondation Mo Ibrahim pour se rendre aux Seychelles afin d'avoir une meilleure appréciation du contexte local », indique la déclaration.
Le ministre des Affaires étrangères et des Transports, Joël Morgan a décrit l'évaluation comme étant « une étape positive qui reflète l'engagement global des Seychelles pour un développement centré sur l’Homme, aux idéaux de bonne gouvernance, de démocratie et d’Etat de droit. »
Morgan a également indiqué l'engagement du gouvernement visant à « continuer sur sa trajectoire de développement pour améliorer la vie de ses citoyens et qui chercherait constamment à aborder les principaux aspects des indicateurs de gouvernance énoncés par l'Indice Ibrahim. »
Évaluer les progrès en Afrique au cours des 10 dernières années
L'indice 2016 est la 10ème édition de l’indice et la plus complète à ce jour. Elle a évalué chacun des 54 pays d’Afrique sur la base de 95 indicateurs issus de 34 sources indépendantes. L'indice a été conçu par l'entrepreneur africain des télécommunications et milliardaire Mo Ibrahim. Globalement, l'enquête dresse un portrait d'un continent aux prises avec lui-même, en particulier dans la catégorie Sécurité et Etat de droit.
D’après la fondation, près de deux tiers des citoyens africains vivent dans un pays où la sécurité et l’état de droit se sont détériorés au cours des 10 dernières années. Six des dix pays ayant obtenu les meilleurs scores dans la catégorie Droits de l’homme se sont détériorés au cours de la dernière décennie. La liberté d'expression a également pris un coup dur dans environ deux tiers des pays africains.
La Fondation Ibrahim offre également une récompense financière aux dirigeants africains qui démissionnent pacifiquement et volontairement au terme de deux mandats. Jusqu'à présent, en 10 ans d'existence de la fondation, le prix a été décerné à seulement cinq reprises.
Cependant, Mo Ibrahim, demeure confiant que l'Afrique surmontera ces temps difficiles. « L'amélioration de la gouvernance globale en Afrique au cours de la dernière décennie reflète une tendance positive dans la majorité des pays et pour plus de deux tiers des citoyens du continent, » a-t-il déclaré dans le rapport, ajoutant que « aucun succès, aucun progrès ne peut être durable sans engagement et sans efforts constants. »
« Comme le révèle notre indice, le déclin de la sécurité et de l’état de droit est le plus grand problème auquel est confronté le continent aujourd'hui. Une bonne gouvernance et un leadership sage sont essentiels pour relever ce défi, en soutenant les progrès récents et en veillant à ce que l'avenir de l'Afrique soit prometteur. »