Première opération de saisie de biens aux Seychelles pour une valeur de 456.000 US$
La Cour suprême des Seychelles a ordonné la première saisie de biens mal acquis en confisquant la flotte de véhicules de location d’un homme Seychellois. (Joena Bonnelame, Seychelles News Agency)
(Seychelles News Agency) - Les fonctionnaires des Seychelles ont réalisé une saisie d’une valeur de 456.000 US$ de biens mal acquis tirés du trafic de drogue. Il s’agit de la première saisie de ce type depuis que l’Agence nationale de la lutte contre la Drogue (NDEA) a étendu son mandatpour inclure une telle autorité en fin d'année dernière.
L'accusé, Hubert Alphonse, âgé de 32 ans est originaire de Pointe Larue, un quartier à l'est de Mahé, l'île principale des Seychelles. Il a été inculpé en vertu de la Loi relative aux produits du crime et au blanchiment d'argent.
Alphonse a plaidé coupable pour l'acquisition d’actifs par des moyens illégaux. Le mois dernier, la Cour suprême de la nation insulaire a ordonné la saisie de ses biens. Alphonse a également été condamné à une amende 3854 US$.
Le procureur général des Seychelles, Ronny Govinden, a déclaré que les actifs comprennent une société de location de voitures qui exploite 12 véhicules sous le nom de Mahe Safari, une parcelle de terrain et des devises étrangères d’une valeur de 98.000 US$.
« L'accusé n'a pas été arrêté en possession de drogue, mais nous avons trouvé assez d'argent et d'autres biens en sa possession qu'il n’était pas en mesure d’expliquer, » a déclaré Govinden.
En vertu de la Loi sur le blanchiment d'argent aux Seychelles, une personne reconnue coupable est passible d'une amende d'environ 380.000 US$ ou d’une peine d'emprisonnement d’au minimum 15 ans ou les deux à la fois.
« En raison du fait qu'il (Alphonse) a négocié sa peine et que la valeur de ses biens dépassent le montant de l'amende prévue par la loi, il n'a pas été condamné à une peine d’emprisonnement, » a déclaré Govinden.
La saisie des biens d'Alphonse est le résultat d'une enquête de deux ans. Selon les autorités locales, il avait amassé des biens sur une courte période et avait un style de vie qui ne correspondait pas à ses revenus en tant qu’employé de bureau.
L'enquête, qui a impliqué la participation de la NDEA, de l'Unité de renseignement financier (FIU) et du Bureau du Procureur général, s’est soldée en mars avec les charges retenues contre le suspect.
Niall Scully, le Directeur de la NDEA, a déclaré que bien qu’Alphonse n'a pas été condamné à une peine de prison, il reste sous surveillance.
« Il n’est pas à l'abri d'être réexaminé si nous le soupçonnons de faire à nouveau du trafic. Nous ne manquerons pas de le mettre en examen, » a déclaré Scully.
Le Ministre de l'Intérieur des Seychelles, Charles Bastienne a déclaré : « à travers cette saisie, nous voulons envoyer un message fort. Les trafiquants de drogue ne doivent pas être favorisés au détriment des jeunes qu’ils ont empoisonnés. »
Alphonse est le premier des huit principaux trafiquants de drogue faisant l’objet d’une enquête, à avoir ses biens saisis par les autorités locales des Seychelles, un archipel de l'océan Indien occidental.
Dans son discours sur l’état de la Nation en février, le Président des Seychelles James Michel a déclaré que les autorités avaient multiplié leurs efforts pour s’assurer que les huit principaux trafiquants de drogue soient arrêtés et traduits en justice.
« Certains de leurs biens ont été saisis temporairement, le temps où nous poursuivons les enquêtes pour s’assurer qu'ils n’aient aucun moyen de se débarrasser de ces biens, » a déclaré Govinden.
Bastienne a déclaré que tous les biens saisis dans le cadre d'activités criminelles seront vendus, et les recettes seront injectées dans un programme de réhabilitation pour toxicomanes.
Le trafic de drogues et la consommation de drogues, en particulier l'héroïne, restent une préoccupation majeure dans la nation insulaire.