Le tribunal des Seychelles condamne cinq Somaliens à 12 ans de prison, concluant le dernier cas de piraterie
Archives: Le 30 janvier 2014, le navire de la marine française « Siroco » a remis les 5 pirates présumés à la police des Seychelles. (Patrick Joubert, Seychelles Nation)
(Seychelles News Agency) - Un dernier groupe de pirates somaliens présumés a été maintenu en détention aux Seychelles jusqu’à leur procès à la Cour suprême des Seychelles vendredi, à l’issue duquel ils ont été reconnus coupables d'actes de piraterie et condamnés à 12 ans de prison.
Dans la décision rendue par le juge Gustave Dodin, les cinq suspects ont été reconnus coupables de deux sur trois chefs d'accusation de piraterie portés contre eux par le ministère public.
Les Somaliens ont été accusés d'avoir attaqué un boutre et d’avoir retenu en otage l'équipage indien. Ils ont également utilisé le boutre comme bateau pirate pour attaquer un pétrolier.
Les délits auraient été commis dans le golfe d'Aden entre le 1er janvier et le 18 janvier 2014.
Les cinq pirates présumés ont été transférés aux Seychelles le 30 janvier 2014 par le navire de la marine française, le FS Siroco, qui faisait partie de la Force navale de l'UE, en collaboration avec un avion de la force aérienne japonaise.
Leur transfèrement à des fins de poursuite vers la nation insulaire de l'océan Indien a pu être effectué grâce à un accord de transfert de pirate signé entre l'UE et les Seychelles en décembre 2009.
Dans une interview accordée à la télévision nationale vendredi soir, le procureur général David Esparon a déclaré que la peine d’emprisonnement de 12 ans prononcée par le tribunal est « une grande victoire pour les Seychelles et la communauté internationale. »
Il a souligné que le cas présentait son lot de difficultés, ainsi il n’a pas été possible d’emmener l’équipage indien sauvé pendant l’opération menée par le navire militaire français à témoigner pendant le procès.
En mars, le juge Dodin a ordonné que le dernier cas de piraterie présenté devant la cour suprême des Seychelles soit mené à son terme, rejetant la motion déposée par l’avocat des cinq accusés selon laquelle il n’y avait « pas lieu de poursuivre l’affaire. » L’avocat a affirmé qu’il n’y avait aucune preuve de leur culpabilité quant aux charges de piraterie retenues contre eux.
Les Seychelles, un archipel de 115 îles dans l’océan Indien occidental, s’est retrouvé en première ligne dans la lutte contre la piraterie, quand le fléau qui a commencé à se répandre dans l’océan Indien en 2005, a eu un impact direct sur les secteurs de la pêche et du tourisme du pays.
Au cours des six dernières années, la nation insulaire a instruit près de 20 affaires de piraterie, condamnant plus d’une centaine de pirates présumés, plus que n’importe quelle autre nation de la région.
Le nombre de Somaliens incarcérés dans le centre de détention principal des Seychelles, la prison de Montagne posée s’établissait à 22 en mars de cette année.
Ceci inclut le dernier groupe de cinq personnes condamnées ce vendredi. Les 17 autres ont déjà été jugés et attendent leur transfèrement pour continuer de purger leur peine dans leur pays natal.
Selon un reportage télévisé, le juge Dodin n’a pas instruit d’ordre pour que les cinq Somaliens condamnés vendredi soient transférés dans leur pays d’origine pour effectuer leurs 12 années de prison.