Panama Papers: Les Seychelles envisagent d’ouvrir une enquête, en cas de « mauvaise gestion »
Les documents connus sous le nom de « Panama Papers » mentionnent plusieurs pays dans le monde, y compris les Seychelles. (Pixabay) Photo License: (CC0 1.0)
(Seychelles News Agency) - La « Seychelles Financial Services Authority » (FSA) se dit préoccupée par les informations contenues dans les documents du cabinet d'avocats Mossack Fonseca basé à Panama.
Les documents connus sous le nom de « Panama Papers » mentionnent plusieurs pays dans le monde, y compris les Seychelles.
La FSA a déclaré cette semaine qu'elle examinera bientôt la question et établira un plan d'action à suivre.
"La FSA est concernée vis-à-vis du contenu de ces publications, en particulier des dommages potentiels que ceux-ci peuvent causer à la réputation des Seychelles," a déclaré mercredi un communiqué de la FSA.
Le Panama Papers a été décrit comme étant la plus grande fuite de documents privés - près de 40 ans d'archives datantes de 1977 à 2015, avec des informations sur plus de 210.000 entreprises dans 21 juridictions offshore.
Près de 2,6 téraoctets de données représentant 11,5 millions de fichiers ont été divulgués à partir de la base de données de Mossack Fonseca - un des plus grands cabinets d'avocats offshore au monde.
Le cabinet d'avocats basé à Panama dispose également d'une succursale aux Seychelles. La branche locale de l'entreprise n’a pas souhaité faire de commentaire sur la question entourant leur société mère.
Les Seychelles ont été classées quatrième sur une liste comprenant les '10 paradis fiscaux les plus populaires au monde »dans le scandale du Panama Papers.
Le secteur offshore des Seychelles a actuellement environ 140 000 sociétés d’enregistrées.
Selon la FSA, le secteur a le cadre nécessaire et la législation en place pour que les fournisseurs de services s’y conforment.
"Dans les cas d’une non-conformité ou des malversations sont identifiés, les autorités compétentes des Seychelles interviendront de manière appropriée pour atténuer les risques possibles, pour sauvegarder la bonne réputation des Seychelles», a dit la FSA.
Selon The Guardian au Royaume-Uni, 12 chefs d’État actuels ou anciens sont parmi quelque 140 hommes politiques, du monde entier à avoir utilisé des paradis fiscaux.
Des célébrités sont également impliquées dans la Panama papers.
"Les fichiers montrent comment les clients de la Mossack Fonseca ont pu blanchir de l'argent, esquiver les sanctions et éviter l'impôt," déclare la BBC.
Trois sociétés syriennes, Pangates International, Maxima Moyen-Orient Trading, et Morgan Additifs Manufacturing, qui sont censés être enregistrées aux Seychelles, sont soupçonnés d'avoir créé des sociétés-écrans grâce aux services du cabinet d'avocats Mossack Fonseca.
Selon un article de l'AFP, les trois entreprises sont sous sanctions américaines pour avoir fourni des produits pétroliers au régime du président Bachar al-Assad.
Les révélations contenues dans le «Panama Papers» ont déclenché des démentis ainsi que des enquêtes de la part de plusieurs individus et les pays mentionnés.
En réponse à SNA dans un courriel cette semaine sur la position des Seychelles, le ministre des Finances, a déclaré que les enquêtes détermineront s'il y a des suites à donner. Il a ajouté que les Seychelles sont déterminées à apporter sa contribution à cet égard.
"Il convient de noter que les questions signalées concernent les actions du cabinet d'avocats au Panama, bien qu'ils aient utilisé des Compagnies enregistrés dans les centres financiers internationaux, qui incluent les Seychelles, ou dans d'autres centres financiers, y compris Singapour, Hong Kong et beaucoup d'autres », a déclaré Jean-Paul Adam.
"La FSA qui contrôle les services financiers agira conjointement avec la FIU qui a compétence sur les questions de blanchiment d'argent en prenant des mesures contre le cabinet d'avocats de Mossack Fonseca, ou tout autre cabinet d’avocats basé localement ou fournisseur de services s'il est prouvé que des fautes ont été commises, que ce soit en matière de blanchiment d'argent ou en termes d'évasion fiscale concernant notre échange de protocoles d'information ".
En 2013, l'OCDE a classé les Seychelles comme non conforme sur deux points la transparence et l'échange de renseignements.
Mais en février 2015, après des reformes, l’OCDE a classé les Seychelles comme étant un pays « largement conforme ».