La police des Seychelles a arrêté 19 pêcheurs soupçonnés de pêcher illégalement près d’Aldabra
Onze pêcheurs étrangers ont été transférés sur l’île de Mahé vendredi dernier et les huit autres restants ont été transférés hier. (SIF) Licence photo
(Seychelles News Agency) - La Seychelles Islands Foundation (SIF) demande de l'aide aux Garde-côte de l'archipel pour augmenter la surveillance des eaux autour d’Aldabra, l'atoll le plus reculé de l'archipel de l'océan Indien. Ceci intervient à la suite d’une augmentation d’incidents de ce que l'on suppose être des activités de pêches illégales dans les zones environnantes.
Au total, 19 pêcheurs que l’on suppose être citoyen de Mayotte (un département français dans l'Océan Indien) et des Comores, sont actuellement détenus par la police des Seychelles.
Dans une interview avec la SNA, le président de la SIF, Maurice Loustau-Lalanne, également secrétaire principal des Affaires étrangères a expliqué que les 19 hommes ont été appréhendés à bord de cinq bateaux différents à divers intervalles, la semaine dernière.
Tous les navires de pêche étrangers ont été interceptés par les rangers de la SIF avec l'aide de trois officiers de la Garde-côte qui étaient en poste sur Aldabra pendant environ un mois maintenant, après que des activités suspectes aient été détectées.
« Le premier bateau a été appréhendé la semaine dernière alors que (les agents de la SIF) effectuaient une traversée en provenance de l'île de l'Assomption en direction d’Aldabra... avec trois hommes à bord, ils pêchaient dans les limites de la réserve spéciale d’Aldabra... nous avons des photos montrant qu'ils avaient à bord, des poissons, d'autres équipements, notamment des appâts et de la nourriture » affirme Loustau-Lalanne.
« Au fur et mesure que les jours passaient, nous avons interpellé un deuxième, troisième, quatrième et cinquième bateau de pêche... Un sixième bateau a également été repéré, mais il n’a pas pu être appréhendé en raison de la marée basse. »
Le premier bateau qui a été arrêté est inscrit à Dzaoudzi, une commune de Mayotte, un département français d'outre-mer dans l'océan Indien. (SIF) Licence photo : CC-BY |
L'atoll reculé d'Aldabra, composé principalement des plus grandes îles, à savoir ; l'Ile Picard (île Ouest), Polymnie, l'île de Malabar (île centrale) et Grande Terre (île au Sud) est situé dans la partie la plus occidentale de l'archipel de l'océan Indien, à environ 1100 km de l'île principale de Mahé.
Ce site qui est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO abrite la population endémique des tortues géantes d’Aldabra, ainsi qu'une grande variété d'oiseaux, de vie marine et d’espèces exotiques gérée par la SIF, une fiducie publique créée en 1979.
« Nous avons dû emmener sur Aldabra des agents de police pour recueillir des preuves et des déclarations et pour qu’ils se rendent-compte eux-mêmes de la situation... Aldabra est une base scientifique, par conséquent, nous avons dû peser tout le poisson frais trouvé sur les bateaux et le stocker sur l'île », explique Loustau-Lalanne.
Bien qu’un seul des cinq bateaux n’avait pas de poissons à bord, environ une tonne de poissonsaurait été récupérée sur les quatre autres.
Les 19 pêcheurs ont été transférés sur l'île principale de Mahé où ils sont détenus pendant que l’enquête sur les incidents de pêches illégales suit son cours.
L'enquête confirmera également l'identité des pêcheurs.
Le premier groupe de onze pêcheurs a été rapatrié sur l'île principale de Mahé aux Seychelles vendredi soir dernier, et les huit autres ont été transférés, hier. Ils ont tous comparu devant le tribunal et ont été placés en garde à vue, dans les locaux de la police.
19 pêcheurs que l’on suppose originaires de Mayotte et des Comores ont été placés en détention provisoire, dans les locaux de la police. (SIF) Licence photo : CC-BY |
En vertu de la Loi sur la pêche de 1986, qui a été récemment modifiée en janvier de l'année dernière afin de refléter la ratification de divers traités régionaux et internationaux et instruments juridiques visant à empêcher la pêche illégale ; les peines pour pêche illégale varient en fonction de la taille du bateau soupçonné d’avoir enfreint la loi.
La présence accrue depuis août de petits navires étrangers repérés autour d’Aldabra et de ses environs a été signalée pour la première fois dans le bulletin d’informations d’octobre.
La société de conservation demande à présent l'aide supplémentaire des forces navales en plus de l'aide des trois officiers de la Garde-côte des Seychelles qui ont accompagné les fonctionnaires de la SIF dans l’exercice quotidien de leurs fonctions autour de l'atoll et des îles voisines.
« Nous pensons qu’il s’agit d’une opération organisée; selon laquelle, des petits bateaux partent pêcher et ramènent leurs prises à un navire plus grand. C’est la raison pour laquelle…nous demandons qu’un navire de la Garde-côte soit envoyé là-bas, dans le Sud, afin qu'il puisse patrouiller autour des îles de Cosmoledo, Astove, Aldabra et Assomption, » dit Loustau-Lalanne.
En raison de la recrudescence des activités de pêche illégales, la SIF demande plus d'aide de la Garde-côte pour prendre en charge la surveillance des eaux autour d’Aldabra. (SIF) Licence photo : CC-BY |
L'archipel des Seychelles se compose de 115 îles coralliennes et granitiques dispersées dans l’océan Indien. La zone économique exclusive de la nation (ZEE) couvre une vaste superficie de 1,3 million de kilomètres carrés d'océan, une zone qui est souvent difficile à réguler en matière d’activités de pêches illégales.