Le paysage politique des Seychelles change avec l’arrivée de deux nouveaux partis
A l’approche des prochaines élections présidentielles et parlementaires prévues, en 2016, aux Seychelles, l'atmosphère politique dans l'archipel a commencé à prendre une autre tournure.(Patrick Joubert, Seychelles News Agency)
(Seychelles News Agency) - A l’approche des prochaines élections présidentielles et parlementaires prévues, en 2016, aux Seychelles, l'atmosphère politique dans l'archipel de l'Océan Indien de 115 îles avec une population d'environ 90.000 personnes, commence à prendre une tournure différente à la suite des annonces des partis et des individus qui ont commencé à manifester leur intention de participer au processus.
Récemment, un nouveau parti politique, l'Union conservatrice indépendante des Seychelles (ICUS) a reçu l’aval de la commission électorale portant à 6 le nombre de partis politiques, dans ce petit État insulaire de l’Océan Indien, dont le parti socialiste "Parti Lepep '(Parti Le peuple) au pouvoir.
Vendredi dernier un tout nouveau parti politique « Lalyans Seselwa » [L’Alliance seychelloise] (LS) a annoncé avoir soumis les documents nécessaires pour l’enregistrement de leur parti politique, mettant fin à des rumeurs, sur la formation d’un nouveau parti dans les îles.
Après que le Président des Seychelles, James Michel, eut confirmé en février de cette année son intention de briguer un troisième mandat, les trois principaux partis de l’opposition, c'est-à-dire : le Parti national des Seychelles (SNP), Le Parti uni des Seychelles (SUP) et le Mouvement démocratique populaire (PDM) ont également confirmé qu'ils participeraient.
Pour seul le Parti pour la Liberté des Seychelles (SFP), n’a pas encore indiqué s’il participerait à la prochaine élection.
Philippe Boullé, un avocat Seychellois qui s’est présenté comme candidat aux élections présidentielles lors des précédentes élections a déjà publié son manifeste pour le « Changement et la Renaissance », annonçant qu'il sera à nouveau candidat indépendant aux prochaines élections présidentielles.
L’Alliance seychelloise se sépare du PartiLepep
Lalyans Seselwa, a déclaré dans un communiqué de presse diffusé vendredi qu’une demande d'enregistrement du parti a été présentée au Président de la Commission électorale, Hendrick Gappy.
« Le leader de notre parti, « Lalyans Seselwa », Patrick Pillay et le secrétaire général Ahmed Afif ont remis tous les documents requis à M. Gappy. Ce dernier a confirmé que tout est en ordre. La Commission électorale va maintenant examiner la demande et elle nous informera par la suite de sa décision » a ajouté le communiqué.
Patrick Pillay, a occupé plusieurs postes de ministres dont celui de ministre des Affaires étrangères des Seychelles de 2005 à 2010 puis, Ambassadeur des Seychelles au Royaume-Uni avant de prendre sa retraite.
Le leader du parti, « Lalyans Seselwa », Patrick Pillay (Joena Bonnelame, Seychelles News Agency) Photo License: CC-BY |
Ahmed Afif, le Secrétaire général de l’Allliance Seychelloise (LS), était un haut fonctionnaire il a notamment été le secrétaire général des finances de 2007 à 2012. Il est actuellement un homme d'affaires.
Le Dr. Vaithinathaswamy Ramadoss, qui est le trésorier du (LS) est un homme d'affaires seychellois d'origine indienne, était président de la Chambre de Commerce et de l’industrie des Seychelles, il était auparavant le trésorier du parti Lepep de janvier à août 2012.
Jeudi, lors d'une interview accordée au quotidien TODAY aux Seychelles, M. Pillay a déclaré: « Ce ne sont pas les faiblesses ou les défauts de nos adversaires qui constituent notre force, mais c’est plutôt nos convictions, nos plans et notre vision pour notre cause qui nous définissent et très bientôt tout cela sera révélé au public afin qu'ils puissent décider. »
Dans l'édition de samedi de ce journal, il a été confirmé par Pillay que l'ancien ministre du gouvernement William Herminie qui a servi dans différents ministères entre 1988-2004, ainsi que l'ancien ministre du gouvernement de la 1998-2006 et haut-commissaire des Seychelles en Afrique du Sud pour la période 2007-2009, Noëllie Alexander, aura comme rôles la mobilisation et de la communication au sein du parti nouvellement formé.
Commentant la récente nouvelle d'une faction dissidente au sein du parti, Albert René le fondateur du Parti Lepep a affirmé qu'il n'a pas soutenu le nouveau parti.
«Je ne soutiens pas les personnes qui conspirent contre les convictions de ce parti. Pour moi, ils sont des traîtres avec leurs propres convictions » a-t-il dit dans l'édition de la semaine dernière du journal officiel du Parti Lepep, « le People».
Le Parti Lepep a été fondé, il y a 50 ans en 1964 par l'ancien président des Seychelles, M. France Albert René.
A l'époque il était connu sous le nom de « le Parti uni du peuple seychellois » (SPUP).
Il est devenu le « Front progressiste populaire des Seychelles (SPPF) en juin 1978. Le nom qu’on lui connaît aujourd’hui, le « Parti Lepep. »
Un nouveau parti conservateur avec d’anciens membres du PDM
Il y a un moi un nouveau parti politique, l'Union conservatrice indépendante des Seychelles (ICUS) a reçu le feu vert de la commission électorale
Les dirigeants de l'ICUS ont également souligné leur objectif de participer à la fois aux prochaines élections présidentielles et législatives.
Le parti a pour leader Jona Alcindor, Ralph Ernesta à titre de dirigeaant adjoint et Mike Chadstone qui est le fondateur du parti, en tant que secrétaire général.
Chadstone, qui est aussi le porte-parole du parti, a déclaré à la SNA qu’ICUS, dont la devise est « célébrer la naissance d'une nouvelle vision d'espoir pour les Seychelles » répondait à « la soif d'avoir un nouveau parti politique au sein de la population. »
Chadstone qui est actuellement un politicien à plein temps était auparavant employé au ministère de l’Éducation et récemment il était un conférencier au Qatar.
Le president du ICUS Jona Alcindor (2 G) Ralph Ernesta dirigeant adjoint (1 G) et le Secrétaire Général Mike Chadstone (2D). (Joena Bonnelame, Seychelles News Agency) Photo License: Photo License: CC-BY |
« Aucune élection n’est facile et on ne peut pas prédire le résultat, mais en partant du fait que nous savons que les gens sont fatigués du paysage politique et qu’ils veulent quelque chose de nouveau ... Nous nous trouvons dans une position où nous ne pouvons pas garantir une victoire totale, mais nous pouvons faire une grande différence. » a déclaré Chadstone.
« Nous nous sommes fondés sur le principe de la démocratie. Un des objectifs clés est de donner des chances égales à chacun en particulier aux femmes et aux jeunes pour être habilité à endosser des rôles de leadership, et nous avons aussi un plan national de développement sur une centaine d'années. Je ne serai plus ici dans 25 ans, ni dans cent ans, mais le plan définira ce que les Seychelles doivent réaliser » a déclaré Chadstone.
Election démocratique des candidats a la présidentielle
J. Alcindor, R. Ernesta et M. Chadstone ont déclaré à la SNA qu'ils avaient tous eu l’intention de présenter leur candidature individuellement pour les prochaines élections présidentielles avant de se regrouper au sein d’ICUS et que ce ne sera pas nécessairement l’un d'entre eux qui se présentera comme candidat à la présidence.
Le parti est en train de planifier une série de primaires à travers le pays qui commencera de samedi 25 avril, pour permettre aux membres de choisir quel sera leur candidat à la présidentielle.
Alcindor, Ernesta et Chadstone, ont tous été impliqués dans la politique d'une manière ou d'une autre dans le passé. Chadstone allait se présenter comme le vice-président de Viral Dhanjee, un citoyen Seychellois qui a tenté d'entrer dans la course présidentielle de 2011 mais a été disqualifié par la commission électorale pour ne pas avoir répondu aux critères fixés.
Alcindor était la directrice de campagne du Mouvement démocratique populaire (PDM) dirigé par le chef de l'opposition à l'Assemblée nationale, David Pierre, lors des dernières élections législatives.
Pour Ernesta est un entrepreneur dans la construction, il s’est présenté en tant que candidat du PDM dans le district d’Anse Etoile, dans la partie nord de Mahé, l'île principale aux Seychelles, mais n'a pas remporté la majorité des voix.
« Ce n’est pas simple, mais je crois que nous pouvons réussir ... En tant que femme mon rôle est d'administrer le parti et de le faire connaître.» a déclaré Alcindor à la SNA.
« J’aime la démocratie lorsque les gens sont libres de s’exprimer. J’ai saisi l'opportunité de rejoindre ICUS parce que j’apprécie ce que Chadstone met en avant » a-t-elle déclaré. Le Programme d’ICUS apportera une meilleure qualité de vie pour tous les Seychellois. Je crois qu'il apportera de la prospérité pour tous. Mon but dans la vie politique est de contribuer à un changement dans le pays. »
Aucune date encore fixée
La dernière élection présidentielle a eu lieu aux Seychelles en mai 2011, et les élections législatives ont eu lieu en septembre de la même année.
Selon la constitution du pays, la prochaine élection présidentielle devrait être organisée dans les 90 jours après janvier 2016.
Les médias locaux ont déjà commencé à spéculer que le chef de l'État va tenter de convoquer des élections présidentielles anticipées avant la fin de cette année.
Le 5e amendement de la Constitution des Seychelles lui confer en effet ce pouvoir.
Répondant aux rumeurs d'élections anticipées dans une interview avec SNA en février, Michel a dit qu'il n'a pas encore pris une décision, ajoutant que « l'affaire devait être décidée ».
La candidature de Michel doit encore être officiellement confirmée par le Congrès du Parti Lepep, qui, selon l'édition de vendredi du journal 'The People' est prévue en juin.