Des données sismiques préliminaires en 3D confirment des « perspectives d’exploitation pétrolière de grande envergure » aux Seychelles
Carte de la zone étudiée (Bloc de Junon) dans la zone économique exclusive des Seychelles (PetroSeychelles)
(Seychelles News Agency) - La recherche d'hydrocarbures sous le fond océanique des Seychelles a reçu un autre coup de pouce grâce à la publication de l’étude préliminaire des données sismiques en 3D effectuée par la société australienne d'exploration pétrolière WHL Energy. Cette étude révèle des perspectives d’exploitation pétrolière « à grande échelle », qui selon leur meilleure estimation pourrait s’élever à un montant total de plus de 500 millions de barils de pétrole (millions de barils).
Selon un communiqué de presse publié par WHL jeudi, l’étude sismique en 3D, qui a été réalisée mi-2014 par la compagnie WHL en partenariat avec Ophir dans le bloc d'exploration de « Junon » situé à 115 kms au sud-est de l'île principale des Seychelles de Mahé, a confirmé les données succinctes des rapports initiaux publiées en octobre dernier.
L'archipel de l'océan Indien composé de 115 îles possède un vaste territoire océanique, ou une zone économique exclusive, de près de 1,4 millions de mètres carrés. L’intérêt dans cette zone pour l'exploration des hydrocarbures s’est accru depuis l'année passée depuis que la compagnie japonaise d’exploration de pétrole, de gaz et de minéraux (JOGMEC) a mené une enquête géochimique de deux semaines, dans les eaux du sud-ouest de Mahé.
Combien représente 500 millions de barils?
Si vous vous demandez combien représente 500 millions de barils sur une plus grande échelle, cela pourrait vous aider à comprendre la situation de manière générale : dans son rapport sur le marché du pétrole, l’AIE prévoit une demande moyenne pour l’année 2015 de plus de 93 millions de barils de pétrole et de combustibles liquides par jour dans le monde entier. Le mois de janvier 2015 totalise une production d’un peu plus de 94 millions de barils par jour.
Grâce à cet élément de comparaison, on sait que 500 millions de barils pourrait alimenter le monde entier pendant environ cinq jours, et au prix actuel de 51,20 $ par baril (ce qui équivaut à environ 159 litres) le montant total estimé s’élèverait à près de 25,6 milliards de dollars.
Ophir Energy, qui est impliquée dans l'exploration de pétrole et de gaz en Afrique de l’est et de l'ouest avec des intérêts dans les pays comme notamment le Ghana, le Gabon, la Somalie et le Kenya, a signé un accord d’affermage avec la compagnie pétrolière australienne WHL en mars de l'année dernière.
Selon l'accord, Ophir est susceptible d’obtenir une participation de 75 pour cent des actifs offshore seychellois de la WHL en échange d'un investissement sur l'exploration s’élevant jusqu'à 17 millions de dollars, comprenant également la conduite d’étude sismique en 3D de près de 1 500 kilomètres carrés.
Bientôt aux Seychelles ? Une illustration d’une plate-forme offshore dans les eaux au large de la côte brésilienne (Divulgação Petrobras/ABr/Wikimedia Commons) licence photo : CC BY 3.0 BR |
Selon la première interprétation de WHL, les perspectives d’exploitation du centre et en particulier du sud-est de Junon, ont laissé entrevoir des possibilités considérables de plus de 200 millions de barils chacune.
Commentant les résultats, David Rowbottam, Directeur Général de la WHL Energy, a déclaré lors d’un communiqué qu’il était « agréable » de rapporter la « progression soutenue » grâce aux résultats de l'étude en 3D.
« Il est également encourageant de constater que les pistes et les perspectives qui ont été initialement identifiées sur la grille régionale sismique en 2D se sont développées en perspectives potentiellement importantes avec l'acquisition du système sismique en 3D, » a-t-il dit.
La compagnie affirme qu'elle est également confiante que les résultats préliminaires issus de l’enquête 2D dans d'autres domaines d'exploration potentiels, tels que les blocs nommés « Beau Vallon » et « Junon Nord », donneront des perspectives d’autant plus précieuses avec des études sismiques en 3D plus approfondies dans ces zones.
« Si notre partenaire JV Ophir Energy plc choisit de poursuivre la phase de forage en vertu de son accord d’affermage, il est possible que ces zones deviennent les cibles potentielles de futures acquisitions de données sismiques, » a déclaré Rowbottam.
La « duchesse polaire », de la compagnie de géophysique norvégienne Dolphin a réalisé et finalisé l’étude sismique en 3D en juillet 2014. (Bruno Webster, Dolphin Geophysical) licence photo : CC-BY |
Encore trop tôt pour savoir
Malgré ces nouvelles encourageantes, la société responsable de la réglementation du secteur des hydrocarbures de l'archipel de l'océan Indien, PetroSeychelles qui appartient à l'Etat, a déclaré à la SNA que les résultatspréliminaires « PreSTM » étaient encore insuffisants pour effectuer une analyse correcte des perspectives.
Eddie Belle, Président Directeur Général de PetroSeychelles a déclaré hier à la SNA lors d’un entretien téléphonique, « Nous avons regardé, nous avons vu, mais nous n’avons pas encore fait d’analyse en profondeur... nous avons eu le sentiment que nous avions besoin de meilleurs traitements de données, et elles sont en cours de traitement actuellement. » Il a ajouté que ces résultats devraient être disponibles aux alentours de mai 2015.
Les données traitées permettront à un géophysicien interne à PetroSeychelles de procéder à une analyse de migration en profondeur, qui, selon lui pourrait probablement prendre encore un mois à finaliser.
« Il permettra de mieux identifier et recenser les perspectives, » a expliqué Eddie Belle. « Et une fois que vous avez cartographié les perspectives, vous ne savez toujours pas ce qu'il y a dedans. Vous avez encore besoin de forer pour savoir s’il y a à l’intérieur du pétrole, du gaz ou de l'eau. »
« Donc nous avons regardé les données, nous les avons consulté, mais nous attendons la prochaine transmission de données qui est en cours de traitement pour la migration en profondeur avant de faire une analyse complète de notre côté. »
Lorsqu'on lui a demandé pour quand était attendue la première exploration de forage, Eddie Belle a répondu qu'il était encore trop tôt pour PetroSeychelles de se prononcer sur ce point, disant qu'il préférait ne pas « susciter d’attentes. »