Zone gérée conjointement Seychelles-Maurice : Une nouvelle société sera choisie pour délimiter le plateau des Mascareignes
Les Seychelles et Maurice ont une juridiction conjointe sur une zone du fond marin et de son sous-sol sous-jacent dans la région du plateau des Mascareignes (Seychelles News Agency)
(Seychelles News Agency) - Les Seychelles et Maurice ont convenu de nommer une nouvelle société multinationale pour arpenter sa zone de plateau des Mascareignes gérée conjointement après l'interruption du contrat de la société précédente.
La décision a été annoncée avant la 22e réunion de la Commission mixte Maurice-Seychelles du plateau continental étendu dans les Mascareignes, dans la capitale des Seychelles, Victoria, mardi.
L'ambassadeur mauricien Jagdish Koonjul a déclaré que la décision avait été prise car la société d'origine "n'a pas été en mesure de nous fournir le service dont nous avions besoin".
Il a ajouté que la commission conjointe avait également "des difficultés à trouver des entreprises pour mener des travaux de recherche scientifique dans la région, et la pandémie de COVID-19 a joué un rôle dans le retard des travaux".
La zone de gestion conjointe (JMA) est le mécanisme de juridiction conjointe entre les Seychelles et Maurice sur une zone du fond marin et de son sous-sol sous-jacent dans la région du plateau des Mascareignes. Il exclut l'eau et les organismes vivants au-dessus du plateau.
La zone de gestion conjointe a été créée après la signature d'un traité en 2012 par lequel les deux nations insulaires ont obtenu des droits sur des fonds marins supplémentaires couvrant plus de 400 000 kilomètres carrés dans l'océan Indien.
La société précédemment sélectionnée était La Compagnie Générale de Géophysique (CGG) basée et enregistrée en France avec des succursales dans d'autres régions du monde telles que le Royaume-Uni et l'Afrique du Sud.
M. Koonjul a expliqué que "la réalisation d'une enquête dans ce domaine n'est pas une mince tâche, nous ne pouvons donc pas nous attendre à ce que l'entreprise nous fournisse les données dans quelques mois".
Photo : À la fin de la réunion, M. Koonjul et M. Michaud ont signé un procès-verbal des points discutés afin qu'ils puissent les revoir à l'avenir
L'ambassadeur a déclaré : "Au cours des derniers jours, nous nous sommes rencontrés, et avons fait des progrès significatifs. La commission est sur le point d'attribuer le contrat à une nouvelle société, qui, nous l'espérons, nous fournira rapidement des données".
Le projet sera financé par le PNUD et des scientifiques seychellois y participeront.
Du côté des Seychelles, Philippe Michaud, conseiller spécial au Département de l'économie bleue, a déclaré que "nous avons également discuté de la possibilité pour les pêcheurs seychellois de pêcher les concombres de mer dans cette zone".
M. Michaud a ajouté que cela va être un long parcours, mais ce sera un parcours réussi car il est très rare que deux pays puissent s'entendre sur la gestion d’une zone aussi grande que celle-ci.
Une fois les informations recueillies, les Seychelles, un archipel de l'océan Indien occidental, et Maurice, l’État insulaire voisin, sauront combien d'hydrocarbures ils ont dans leurs eaux.
Selon M. Koonjul, le regain d'intérêt pour la recherche de pétrole dans cette région est le résultat du conflit en Ukraine et la hausse du coût du pétrole créant un besoin d'exploration dans d'autres régions.
D'autres sujets de discussion ont été le contrôle et la surveillance des zones, "car la zone est très éloignée des Seychelles et de l'île Maurice et il y a certainement de la pêche illégale qui s'y déroule", a expliqué M. Michaud.
Les deux parties vont maintenant décider comment mieux patrouiller dans les zones et empêcher que de telles activités aient lieu.
La commission conjointe a également discuté de ses plans stratégiques pour les trois prochaines années, qui permettront aux deux pays de rédiger leurs feuilles de route pour la période.
À la fin de la réunion, les délégués des deux pays ont signé les procès-verbaux des points discutés afin qu'ils puissent les revoir à l'avenir.