(Seychelles News Agency) - Un amendement à la Constitution des Seychelles pour permettre au personnel militaire d'aider la police sans avoir besoin d'un état d'urgence est en cours de discussion par le bureau du procureur général (AG) et les Forces de défense des Seychelles (SDF).

Une première rencontre s'est tenue jeudi via Zoom entre les deux parties en présence de journalistes locaux.

L'amendement à la Constitution proposé par le Bureau de l'AG est de supprimer la section stipulant que le personnel militaire peut aider la police en cas d'urgence nationale.

L'avocat de l'État, Stefan Knights, a déclaré aux journalistes que le bureau de l'AG avait pris l'initiative de ces changements et les avait présentés au cabinet des ministres.

"La proposition a été présentée par l'AG [Frank Ally] lors de l'examen des affaires que nous avons devant le tribunal. Nous avons également un certain nombre d'affaires de drogue et nous voulions simplement que cela soit clair pour tout le monde, en particulier lorsque vous traitez avec les non-Seychellois dans la zone maritime », a déclaré M. Knights.

Au cours des derniers mois, les Seychelles se sont lancées dans une guerre contre la drogue avec l'aide des Forces de défense des Seychelles, la Garde côtière des Seychelles (SCG) jouant un rôle majeur.

Le chef des Forces de défense des Seychelles, le brigadier Michael Rosette, a déclaré que "nous ne devons pas seulement regarder le travail que fait la police sur les trois îles principales. Cet amendement permettra de renforcer l'application de la loi sur les îles périphériques où il n'y a presque pas de présence de la police."

M. Rosette a révélé que la SDF mettra en place certains protocoles indiquant quand ils aideront et quand il ne le feront pas.

"Nous ne remplaçons pas la police, mais plutôt s'il y a certaines lacunes, nous pouvons aider", a-t-il ajouté.

Ce n'est pas la première fois que des modifications sont proposées et apportées aux lois régissant les Forces de défense des Seychelles.

Le personnel militaire assiste la police depuis que les Seychelles sont entrées dans une urgence de santé publique et ont imposé des restrictions sur le mouvement en avril 2020 pour freiner la propagation du COVID-19.

En outre, en mai 2020, des modifications ont été apportées pour permettre aux garde-côtes des Seychelles de fournir une assistance dans un large éventail d'activités, telles que la recherche et le sauvetage, le contrôle par l'État du port, ainsi que la lutte contre la traite des êtres humains et le trafic de drogue.

D'autres parties aux discussions visant à modifier la Constitution seront incluses, telles que le Bureau du Médiateur et la Commission des droits de l'homme, qui n'ont pas pu assister à la réunion en ligne en raison de problèmes de connexion Internet.

Une fois que tous les partenaires auront donné leur avis, un projet de loi sera soumis pour approbation à l'Assemblée nationale.

Il s'agira du 10e amendement apporté à la Constitution, la loi suprême des Seychelles, un archipel de l'océan Indien occidental, entrée en vigueur en 1993.