Les 5 pirates somaliens présumés seront fixés sur leur sort par la Cour suprême des Seychelles dans deux semaines
Les pirates ont été transférés aux Seychelles par l'opération Atalanta de l'EU NAVFOR Somalie. (Rassin Vannier Seychelles News Agency)
(Seychelles News Agency) - Cinq ressortissants somaliens soupçonnés de piraterie seront détenus pendant 14 jours supplémentaires et réapparaîtront devant la Cour suprême des Seychelles le 10 décembre pour une décision sur le rejet de l'affaire.
Le juge Gustave Dodin était censé rendre une décision vendredi mais selon l'avocat représentant les Somaliens, Joël Camille, "le juge a demandé un peu plus de temps pour qu'il puisse conclure le jugement".
"Lorsque l'accusation a appelé tous ses témoins, nous avons soumis un non-lieu , ce qui signifie que nous avons dit à la cour que l'accusation ne disposait pas de suffisamment de preuves contre les ressortissants somaliens, donc les charges devraient être rejetées et ils devraient être libérés » a dit Camille.
Selon le ministère des Affaires étrangères, l'opération Atalanta de l'EU NAVFOR Somalie a transféré les cinq suspects aux autorités seychelloises après avoir répondu aux attaques de piraterie le 21 avril de l'année dernière.
Les suspects ont été transportés par le navire amiral espagnol ESPS Navarra et transférés aux autorités seychelloises conformément à un accord de transfert entre les Seychelles et l'Union européenne avec le soutien de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
L'incident a commencé le 19 avril 2019 lorsque cinq pirates présumés ont capturé un boutre yéménite au large des côtes de la Somalie. Deux jours plus tard, les pirates ont attaqué le navire de pêche coréen Adria avec le boutre agissant comme un navire-mère dans l'océan Indien, à quelque 280 milles marins au large des côtes de la Somalie.
L'affaire qui a débuté le 9 septembre devait être entendue pendant un mois, mais en raison des restrictions apportées par la pandémie COVID-19, les témoins espagnols n'ont pas pu se présenter physiquement au tribunal pour témoigner ; le processus a été réalisé par vidéoconférence. Des témoins seychellois de la police ont comparu physiquement devant le tribunal pour témoigner.
Pour garantir l'équité de la procédure judiciaire, un représentant de l'ONUDC a été présent lors des audiences. Son devoir était également de veiller au bien-être de l'accusé.
Me. Camille a déclaré que la décision aurait pu être repoussée à une date ultérieure en raison d'une augmentation de la charge de travail alors que l'année touchait à sa fin.
« Le juge Dodin nous a donné la garantie que le 10 décembre, il rendra sa décision. Je pense que le tribunal statuera en ma faveur car je suis toujours convaincu que les preuves présentées n'étaient pas suffisantes contre le ressortissant somalien et que le tribunal rejettera l'affaire, » dit Me. Camille.
Les Seychelles se trouvent à l'est de la côte somalienne et se sont placées à l'avant-garde de la lutte contre la piraterie depuis 2005, lorsque le fléau a commencé à se développer, impactant négativement les industries du tourisme et de la pêche du pays, les principaux piliers de son économie. La nation insulaire de l'océan Indien occidental travaille depuis lors avec des partenaires internationaux pour appréhender et poursuivre des pirates somaliens présumés.
Le Somaliland et les Seychelles ont signé un protocole d'accord sur le transfert des pirates condamnés en 2011. Avec une compétence spéciale pour traiter les affaires de piraterie et de criminalité maritime, les Seychelles ont commencé à entendre des affaires en juin 2015.