Une communauté de pêcheurs veut des limites sur la taille et la quantité de poissons capturés pour aider les espèces en danger aux Seychelles
Rita Esparon, qui a collaboré avec la Green Islands Foundation au projet, mesurant des poissons à Bel Ombre. (Green Islands Foundation)
(Seychelles News Agency) - La communauté des pêcheurs des Seychelles a appelé à davantage de mesures pour mieux gérer certaines des espèces menacées de la nation insulaire et rendre la pêche artisanale plus durable, notamment en limitant la taille et la quantité de poissons capturés.
Le nouvel appel fait suite à l'achèvement d'un projet de la Green Islands Foundation (GIF), une organisation à but non lucratif, qui a développé une base de référence des espèces menacées de la pêche artisanale au moyen d'entretiens avec les pêcheurs, de consultations, d'une revue de la littérature et d'une enquête intensive de 12 mois sur les prises artisanale.
Certains de ces poissons figurent sur une liste de 15 espèces classées comme menacées dans le monde.
La communauté des pêcheurs demande à l'autorité de la pêche des Seychelles (SFA) de mettre en place des mesures afin de contrôler la quantité et la taille des poissons capturés par les pêcheurs artisanaux.
La série de mesures convenue approuvée par la communauté des pêcheurs vise à minimiser l’impact de la pêche artisanale sur ces espèces. «Le projet s'inscrit dans la stratégie de l'économie bleue du pays visant à réduire la pression de la pêche et à promouvoir la gestion durable de la pêche artisanale», a expliqué Wilna Accouche, directrice générale de la Green Islands Foundation.
Mme. Accouche a ajouté qu '"il en résulterait à terme d’une amélioration de l'état de conservation au niveau du site de diverses espèces menacées et contribuerait à la création d'un écosystème marin plus diversifié, résilient et productif sur le plateau de Mahé".
Les informations ont été recueillies lors d'une enquête intensive sur les captures artisanales réalisée en 2017 sur sept sites de débarquement et points de vente clés à Mahé, la principale île de l'archipel des Seychelles, dans l'océan Indien occidental.
L'exercice a révélé des résultats sur la taille des poissons capturés, les méthodes de pêche ayant plus d'impact que d'autres méthodes, les espèces de poissons plus fréquemment pêchés et les périodes de l'année où ils ont été capturés.
«Ces résultats ont été utilisés pour discuter de mesures potentielles et pratiques que les pêcheurs pensaient pouvoir commencer à appliquer volontairement. Les mesures convenues ont été présentées à l'autorité. On s'attend à ce que les mesures soient formulées dans des règlements autorisés en vertu de la Loi sur les pêches de 2014 qui permettent la cogestion », a expliqué Mme. Accouche.
Photo : Frank Volcere de la Green Islands Foundation interroge un pêcheur au port de pêche pour comprendre la présence passée de certaines espèces en danger. (Green Islands Foundation) Photo License: CC-BY |
Photo : Frank Volcere de la Green Islands Foundation interroge un pêcheur au port de pêche pour comprendre la présence passée de certaines espèces en danger
Le groupe collabore avec la SFA pour intégrer la période effective des dispositions à celle du Plan de gestion de la pêche démersale du plateau de Mahé afin de surveiller correctement la pêche artisanale et d'appliquer les dispositions relatives aux espèces menacées afin de garantir leur mise en œuvre effective.
Certaines des espèces menacées révélées par l'étude incluent le napoléon, la tête de marteau festonnée, la grande tête de marteau et l’aigle des mers aux rayons ornés.
Le directeur général de la SFA, Ronny Renaud, a déclaré que les mesures proposées seraient examinées et ensuite présentées au conseil d'administration de l'autorité.
«Ensuite, nous ferons ce que nous appelons la domestication des mesures contenues dans les règlements dans la loi sur la pêche. Celles-ci seront ensuite appliquées et soumises au gouvernement pour approbation », a expliqué M. Renaud.
GIF espère qu'avec cette approche ascendante, les pêcheurs seront en mesure de démontrer la faisabilité de la gestion des stocks de poisson et de la conservation des espèces menacées dirigée par les pêcheurs.
Florent Pool de l’Association des pêcheurs de Roche Caïman a déclaré que sa communauté appuyait pleinement ces mesures. «Il est important que la pêche artisanale comprenne l’importance de ne pas attraper de juvéniles», a déclaré M. Pool.
"Nos associations ont exprimé leur volonté de prendre les mesures ci-dessous spécifiées pour réduire l'impact de la pêche artisanale sur les espèces menacées énumérées, sous réserve des conditions énoncées ci-dessous."
Ce projet a été mené en partenariat avec les associations de pêcheurs de Roche Caïman et Bel Ombre, l’association des pêcheurs de requins artisanaux, l’association des pêcheurs et armateurs, l’autorité de la pêche des Seychelles ainsi que des pêcheurs de Mahé.