Crise à Madagascar: le président refuse de nommer un Premier ministre d'opposition
(AFP) - La bataille pour le choix du futur Premier ministre de "consensus", censé mettre fin à la crise politique qui secoue Madagascar, s'est engagée samedi, avec le refus du président malgache Hery Rajaonarimampianina d'accepter les candidats présentés par l'opposition.
"On a désigné les députés Christine Razanamahasoa, Roberto Tinoka et Hanitriniaina Razafimanantsoa pour être Premier ministre mais ils ont tous été rejeté par Hery Rajaonarimampianina", a annoncé le député Arnaud Tody à la foule réunie sur l'emblématique place du 13-mai, au centre de la capitale Antananarivo.
Tous ces élus font partie du parti Mapar, dirigé par l'ancien président Andry Rajoelina.
Dans un arrêt rendu il y a une semaine, la Haute-cour constitutionnelle a ordonné la nomination d'un nouveau chef du gouvernement dont la composition de l'équipe doit refléter les résultats des élections législatives de 2013.
Cette décision suscite un vif débat entre le régime et ses adversaires, qui revendiquent tous les deux la majorité d'un Parlement où de nombreux élus ont changé de camp depuis leur entrée en fonctions.
"Tant le Premier ministre ne sera pas parmi les 73 députés qui dirigent la manifestation du 13-mai, rien ne sera résolu", a affirmé samedi la député Hanitriniaina Razafimanantsoa ce samedi.
De son côté, le parti présidentiel HVM a indiqué ne pas avoir soumis de nom au chef de l'Etat.
"Nous espérons que le président de la République nommera une personnalité politique neutre parce que c'est ça que l'on appelle un consensus, quelqu'un qui ne vient ni de l'un, ni de l'autre camp", a déclaré à l'AFP le président du Sénat et chef du HVM, Rivo Rakotovao.
Selon une décision rendue vendredi par la plus haute instance judiciaire du pays, l'actuel Premier ministre doit quitter ses fonctions au plus tard mardi et son successeur être nommé au plus tard le 12 juin.
Partie fin avril du rejet par l'opposition des nouvelles lois électorales, la crise politique actuelle a dégénéré en vaste fronde contre le chef de l'Etat.
Toutes les médiations, aussi bien nationale qu'internationale, ont jusque-là échoué.
Des élections générales étaient prévues en novembre et décembre 2018 mais la HCC a imposée qu'elles se déroulent dès la "saison sèche", c'est-à-dire entre mai et septembre prochains.
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