Impacts de l’or noir sur les Seychelles
Un coucher du soleil à Glacis avril 2014 (Ariane Frier-Ferrari/Seychelles News Agency)
(Seychelles News Agency) - Sommes-nous prêts à payer le prix de l’or noir? Telle est la question que la société civile seychelloise se posera à l’occasion du débat qui se tiendra ce lundi 28 avril, 15 heures, à LUNGOS (Service de liaison avec les organisations non gouvernementales) sous l’égide du Ministère des Finances.
Cet événement fera la lumière sur les avantages de l’adhésion prochaine des Seychelles aux standards de Transparence des Industries Extractives (ITIE), un groupe financé par le Fonds fiduciaire multidonateur (FMDT) de la Banque Mondiale en vue de la bonne gouvernance dans la gestion des ressources pétrolières.
Il fera le point sur l’effectivité des mesures de publication et de contrôle des revenus pétroliers et permettra de déterminer la nature ainsi que le régime des recettes fiscales tirées de l’exploitation pétrolière.
Les analyses sismiques réalisées dans la zone économique exclusive du sous-sol marin des Seychelles laissent à penser de la présence d’importantes ressources d’hydrocarbures.
Il va sans dire que l’exploitation des ressources pétrolières est un atout majeur pour le financement des objectifs de développement dans l’Archipel.
Mais elle présente également des risques de collisions, de jaillissements de gisement ou de ruptures de pipeline et de rejets d’hydrocarbure.
La dépendance technologique de l’État dans le secteur offshore impacte quant à elle sur le devenir de notre politique de préservation des ressources naturelles.
Les Seychelles ont su profiter de la beauté des plages de sable blanc des 115 îles dont est composée cet archipel de l’océan Indien dans leur développement économique.
Il paraît en effet difficile de réduire la pollution résultant de l’utilisation de techniques dont les compagnies pétrolières ne maîtrisent pas le savoir-faire.
En l’espèce, l’ITIE pourrait rompre cet isolement par la mise en place d’une politique régionale de prévention environnementale.
Cette dernière pourrait prendre la forme d’un Fonds dédié au développement des énergies propres, alimenté par une partie des revenus pétroliers.
Reste que l’exploitation industrielle implique une assistance technique faisant intervenir des mécanismes de responsabilité contractuelle de plus en plus complexes.
Sans clarification des dispositions applicables au droit des contrats pétroliers, il existe un fort risque de dilution de la responsabilité en matière de pollution maritime.
La parole est au législateur qui doit faire le point sur l’état des réformes en cours afin d’engager la société civile et le secteur privé dans le processus d’élaboration d’une politique de gestion saine et équitable de nos ressources.