Israël marque le premier anniversaire de l'attaque du Hamas
Des personnes pleurent au mémorial du festival Nova près du kibboutz Reim dans le sud d'Israël, où au moins 370 personnes ont été tuées lorsque des combattants du Hamas ont assassiné en masse des festivaliers et en ont enlevé d'autres, à l'occasion du premier anniversaire de l'attaque du 7 octobre du Hamas, le 7 octobre 2024. (Photo JOHN WESSELS / AFP)
(AFP) - Encore traumatisé, combattant sur plusieurs fronts, Israël commémore lundi l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur son territoire le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.
De Sydney à Berlin, de Buenos Aires à New York, de nombreux rassemblements ou cérémonies marqueront l'anniversaire de cette attaque qui avait entraîné la mort de 1.205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens, incluant les otages morts en captivité.
A Réïm, sur les lieux du festival de musique Nova où au moins 370 personnes ont été tuées, une foule recueillie a donné le coup d'envoi des cérémonies par une minute de silence à 06h29 précises (03h29 GMT), heure à laquelle le Hamas avait lancé son offensive sur le sud d'Israël.
Juste avant, la dernière musique entendue sur ce site un an auparavant a résonné devant une foule de familles endeuillées, beaucoup en larmes. Quand la musique a été coupée brutalement, comme ce fut le cas le jour de l'attaque, un cri de détresse a brisé le silence.
Le président israélien Isaac Herzog, présent sur les lieux, a appelé dans un communiqué le monde à "soutenir Israël dans son combat contre ses ennemis".
Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a également assisté à cet hommage.
- Tirs de roquettes -
Pendant que des proches des personnes tuées allumaient des bougies, l'écho des tirs d'artillerie et d'un hélicoptère en vol se faisait entendre depuis la bande de Gaza toute proche.
Peu après le début des cérémonies, au moins quatre projectiles ont été tirés depuis la bande de Gaza, a indiqué l'armée, qui a dit avoir intercepté trois d'entre eux tandis que le quatrième est tombé dans un endroit inhabité.
Les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont revendiqué ces tirs de roquettes, disant avoir visé un kibboutz, une base militaire et un rassemblement de soldats israéliens.
Dans la journée, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'adressera à la nation. D'autres rassemblements sont prévus à Tel-Aviv ou encore à Nir Oz, un kibboutz dont une trentaine d'habitants avaient été tués et plus de 70 pris en otages et emmenés à Gaza.
Sur les 251 personnes enlevées, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont considérées comme mortes par les autorités israéliennes.
Le Forum des familles a annoncé lundi la mort d'un otage israélien de 28 ans, Idan Shtivi, enlevé à Réïm.
Le 7 octobre 2023, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza avaient pénétré dans le sud d'Israël, utilisant des explosifs et des bulldozers pour franchir la barrière entourant le territoire palestinien, tuant à l'aveugle dans des kibboutz, des bases militaires et sur le site du festival Nova.
Dans les heures suivantes, l'armée israélienne avait lancé une puissante offensive contre le territoire palestinien avec pour objectif d'y détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007.
Depuis, des secteurs entiers de la bande Gaza ont été réduits en ruines, la quasi-totalité de ses 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre et au moins 41.825 Palestiniens y ont été tués, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
- Frappes au sud de Beyrouth -
Après avoir affaibli le mouvement islamiste palestinien, l'armée israélienne a déplacé à la mi-septembre l'essentiel de ses opérations vers le front nord, où le Hezbollah libanais multiplie depuis un an les tirs de roquettes vers Israël.
Après une campagne de bombardements massifs sur les bastions du Hezbollah, dans la banlieue sud de Beyrouth ainsi que le sud et l'est du Liban, l'armée a lancé le 30 septembre des opérations terrestres contre des positions du Hezbollah dans le sud, tout en poursuivant ses frappes aériennes.
Lundi matin, un correspondant le l'AFP a signalé une explosion dans la banlieue sud de la capitale, d'où s'élevait de la fumée. La veille au soir, l'agence de presse libanaise Ani avait fait état de quatre frappes aériennes dans ce secteur.
Le Hezbollah a affirmé lundi qu'il continuerait à combattre "l'agression" israélienne et qualifié Israël d'entité "cancéreuse" qui doit être éradiquée.
Depuis octobre 2023, plus de 2.000 personnes ont été tuées au Liban, dont plus d'un millier depuis l'intensification des bombardements israéliens le 23 septembre, selon les autorités. Environ 1,2 million de personnes ont été déplacées.
Israël a promis de combattre le puissant mouvement armé libanais jusqu'à "la victoire", afin de permettre le retour dans les régions frontalières des 60.000 habitants déplacés par les tirs de roquettes incessants.
L'armée israélienne est en état d'alerte depuis samedi, par crainte d'attentats avant l'anniversaire du 7 octobre. Elle a annoncé lundi la mort au combat d'un soldat près de la frontière libanaise.
- "Le monde s'est arrêté -
Après une année de guerre et l'échec de toutes les tentatives de médiation, l'offensive israélienne continue aussi à Gaza où l'armée a dit avoir frappé lundi l'hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah, dans le centre du territoire, qui abritait selon elle des centres de commandement du Hamas.
"Si j'avais su que la guerre allait durer une année entière, je n'aurais jamais quitté le nord de Gaza", dit à l'AFP Mona Abou Nahl, 51 ans, déplacée à Deir al-Balah. "Nous n'avons plus l'énergie pour supporter tout cela", a-t-elle ajouté.
"On a le sentiment que le monde s'est arrêté le 7 octobre", a raconté une autre déplacée, Israa Abou Matar, 26 ans. "Je vieillis en voyant mes enfants affamés, effrayés, faire des cauchemars et hurler jour et nuit à cause du bruit des bombardements".
Un responsable du Hamas a affirmé lundi que l'attaque du 7 octobre avait renvoyé Israël "à la case départ".
La guerre à Gaza et au Liban s'accompagne d'une escalade entre Israël et l'Iran, allié du Hamas et du Hezbollah, qui a tiré le 1er octobre 200 missiles sur le territoire israélien.
Dimanche, le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, a menacé l'Iran de frappes similaires à celles visant Gaza et le Liban. Téhéran s'est dit "prêt" à riposter, selon l'agence Tasnim, citant une source militaire.
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