Afrique du Sud: Cyril Ramaphosa réinvesti président
Le président du Congrès national africain (ANC) Cyril Ramaphosa s'adresse aux membres du parlement après avoir été annoncé président de l'Afrique du Sud après que les membres du parlement aient voté lors de la première séance du nouveau parlement sud-africain au Cap, le 14 juin 2024. (Photo par Rodger Bosch / AFP)
(AFP) - Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, réélu pour un second mandat mais dont le parti se retrouve sans majorité absolue au Parlement, est investi mercredi lors d'une cérémonie en grande pompe prévue dans la capitale Pretoria.
M. Ramaphosa, 71 ans, prêtera serment à 11H00 locales (09H00 GMT) au siège du gouvernement devant le président de la Cour constitutionnelle, plus haute juridiction du pays, les membres du Parlement ainsi que les rois traditionnels des différentes ethnies du pays.
Une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement, la plupart des pays voisins, sont attendus, les représentants des partis politiques, des syndicats, de la société civile et les chefs religieux étant également conviés.
Des artistes locaux se produiront sur scène dès le début de matinée. Et la cérémonie formelle d'investiture sera marquée par 21 coups de canon et un survol de l'armée de l'air.
Chef d'Etat et président du Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis la fin de l'apartheid, Cyril Ramaphosa est devenu président de la République pour la première fois après la démission de Jacob Zuma en février 2018.
- "Union nationale" -
Il a été réélu pour cinq ans par l'Assemblée nationale la semaine dernière, après des élections législatives le 29 mai qui se sont soldées par un revers cuisant pour l'ANC.
Sanctionné dans les urnes dans un climat de pauvreté croissante, chômage endémique et affaires de corruption, le parti historique a perdu pour la première fois sa majorité absolue au Parlement en tombant sous la barre des 50% des voix. Il ne détient plus que 159 des 400 sièges de députés, lesquels élisent le président.
Cyril Ramaphosa a été réélu mais devra diriger un gouvernement de coalition inédit en trente ans de démocratie et partager le pouvoir avec une partie de l'opposition.
Les tractations en vue de la formation du prochain gouvernement étaient encore en cours à la veille de l'investiture et les spéculations vont bon train sur les portefeuilles qui devront être cédés à l'opposition.
La première formation d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), parti libéral encore largement perçu comme blanc et détenant 87 sièges à l'Assemblée, a répondu à l'appel de M. Ramaphosa de former un "gouvernement d'union nationale".
Tout comme le parti nationaliste zoulou Inkatha Freedom Party (IFP), qui a décroché 17 postes de députés, et deux autres petits partis.
Les radicaux de gauche des Combattants pour la liberté économique (EFF) du turbulent Julius Malema et le parti uMkhonto weSizwe (MK) de l'ex-président devenu inéligible Jacob Zuma se sont de leur côté rapprochés ces derniers jours, promettant chacun d'"écraser" l'alliance gouvernementale "dirigée par des blancs".
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