Blinken confirme l'engagement "à toute épreuve" de Washington à défendre les Philippines
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (2e à gauche) participe à une réunion avec le président philippin Ferdinand Marcos Jr. (C) au palais de Malacanang à Manille, le 19 mars 2024. (Photo EVELYN HOCKSTEIN / POOL / AFP)
(AFP) - Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a confirmé mardi l'engagement "à toute épreuve" des Etats-unis pour défendre les Philippines en mer de Chine méridionale où Manille fait face aux ambitions chinoises.
En conférence de presse à Manille avec son homologue philippin Enrique Manalo, le chef de la diplomatie américaine a rappelé le soutien américain à l'allié philippin contre toute attaque armée éventuelle en mer de Chine méridionale.
"Ces voies navigables sont cruciales pour les Philippines, leur sécurité, leur économie, mais elles le sont aussi pour les intérêts de la région, des Etats-Unis et du monde (...) C'est pour cela que nous sommes aux côtés des Philippines et que nous tiendrons nos engagements de défense qui sont à toute épreuve, dont le traité de défense mutuel", a-t-il déclaré.
Il s'agit de sa deuxième visite dans la capitale philippine depuis que le président Ferdinand Marcos, le fils et homonyme de l'ancien dictateur du pays, est arrivé au pouvoir en juin 2022.
M. Blinken effectue une brève tournée en Asie entamée dimanche en Corée du Sud, un autre allié-clé des Etats-Unis, alors que Washington redouble d'efforts pour affermir ses relations avec des pays asiatiques pour faire contrepoids à la Chine.
"Ce que nous voulons démontrer (...) c'est notre engagement envers la région Indo-Pacifique, malgré tout ce qui se passe par ailleurs dans le monde en ce moment", a confié un haut responsable du département d'Etat à des journalistes accompagnant M. Blinken.
Avant ses réunions officielles, M. Blinken a visité à Manille une chaîne de production de semi-conducteurs, ces puces électroniques essentielles à l'économie mondiale.
Les Philippines sont "un partenaire de plus en plus important" pour garantir une chaîne d'approvisionnement "résiliente", a-t-il dit.
- "Faire progresser l'alliance" -
Après des années de retard, les Etats-Unis cherchent à consolider leur position de leader dans l'industrie des puces, à la fois pour des raisons de sécurité nationale et pour faire face à la concurrence de la Chine.
Pour sa part, la Chine a récemment accusé les Etats-Unis d'utiliser les Philippines comme un "pion" en mer de Chine méridionale, après plusieurs incidents autour d'îlots que les deux pays asiatiques se disputent âprement.
Ces derniers mois, les tensions entre la Chine et les Philippines ont atteint des niveaux inégalés depuis plusieurs années. Les garde-côtes philippins accusent régulièrement leurs homologues chinois de provoquer des collisions.
Pékin revendique la souveraineté sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale. D'autres pays riverains comme le Vietnam, les Philippines, la Malaisie ou Brunei ont des prétentions concurrentes.
Dans ce contexte, les Philippines ont conclu des accords militaires avec les Etats-Unis et l'Australie. Les Américains y disposent d'un accès à neuf bases philippines.
La visite de M. Blinken vise à "faire progresser l'alliance", souligne Renato De Castro, professeur d'études internationales à l'université De La Salle de Manille.
"Ils discuteront des actions chinoises plus vigoureuses et plus coercitives" dans la région, ajoute-t-il à l'AFP.
Pour Herman Kraft, professeur de sciences politiques à l'université des Philippines, le président Marcos devrait également aborder la question de savoir dans quelles conditions les Etats-Unis invoqueraient leur traité de défense mutuelle.
Ces entretiens doivent aussi servir à affiner les préparatifs en vue d'un sommet trilatéral à Washington, annoncé mardi par la Maison Blanche pour le 11 avril, entre le président américain Joe Biden, son homologue philippin et le Premier ministre japonais Fumio Kishida.
Les relations entre Washington et Manille se sont nettement améliorées ces deux dernières années, contrastant avec la présidence de Rodrigo Duterte, le prédécesseur de M. Marcos.
lb-amj/phs/tmt/lgo/pz
© Agence France-Presse