Kenya: manifestation contre de nouvelles taxes, sous haute surveillance policière
Des activistes kenyans manifestent à Nairobi le 6 juin 2023 pour protester contre les projets d'augmentation des impôts. La police kenyane a tiré des gaz lacrymogènes et arrêté 11 manifestants lors d'une marche à Nairobi mardi contre un nouveau projet de loi de finances qui, selon les critiques, fera peser davantage de difficultés économiques sur les gens ordinaires. (Photo par SIMON MAINA / AFP)
(Seychelles News Agency) - Des manifestations à l'appel de l'opposition au Kenya se déroulaient vendredi contre une série de taxes annoncées par le nouveau gouvernement, en présence d'un important dispositif policier.
La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants dans la ville portuaire de Mombasa, selon des images diffusées par la télévision, tandis que les protestataires scandaient "La lutte n'est pas finie".
A Nairobi, la police patrouillait à pied, à cheval ou en voiture, tandis que plusieurs axes routiers étaient fermés.
L'alliance Azimio du chef de l'opposition Raila Odinga a appelé à des manifestations anti-gouvernementales contre l'impact des nouvelles taxes sur les Kenyans, qui souffrent déjà d'une grave crise du coût de la vie.
Le président William "Ruto nous impose des taxes sans notre consentement et fait des lois qui rendent la vie beaucoup plus compliquée", a dénoncé Azimio dans un communiqué publié cette semaine.
La semaine dernière, le président a promulgué une loi de finances qui instaure de nombreuses nouvelles taxes, malgré les critiques de l'opposition et de la population de ce pays touché par une forte inflation.
Le texte prévoit notamment une hausse de la TVA sur les carburants de 8 à 16%, ainsi qu'un impopulaire prélèvement sur les salaires afin de financer un programme de logement à bas prix. Initialement prévu à 3%, il a été réduit à 1,5%.
Dans un contexte économique marqué par une inflation persistante (+8% sur un an en mai), William Ruto cherche à générer plus de 2,1 milliards de dollars afin de renflouer les caisses de l'Etat, lourdement endetté notamment par les grands projets d'infrastructure de son prédécesseur Uhuru Kenyatta.
Mais vendredi dernier, le tribunal de Nairobi a suspendu la mise en oeuvre de la législation après qu'un sénateur a déposé une plainte contestant sa légalité constitutionnelle.
En dépit de cette décision, le régulateur national de l'énergie a annoncé plus tard dans la journée une hausse des prix à la pompe pour tenir compte du doublement de la TVA à 16%, comme stipulé dans la loi.
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