Inde: unie, l'opposition peut battre Narendra Modi, selon Rahul Gandhi
Rahul Gandhi, le principal dirigeant de l'opposition indienne, s'exprime lors d'un événement Headliners Newsmaker au National Press Club à Washington, DC, le 1er juin 2023. (Photo SAUL LOEB / AFP)
(AFP) - La figure de proue de l'opposition en Inde, Rahul Gandhi, en visite aux Etats-Unis, a dénoncé jeudi l'emprise du Premier ministre Narendra Modi sur la société indienne, mais s'est dit confiant que l'opposition puisse battre le parti au pouvoir aux prochaines élections en 2024.
M. Gandhi, qui s'exprimait devant le Club de la presse à Washington, est membre du parti du Congrès. Il a été expulsé du parlement indien après avoir été condamné pour diffamation en mars à deux ans de prison, pour des propos tenus lors d'une campagne électorale 2019.
"Je pense que le parti du Congrès fera très bien à la prochaine élection. Cela va surprendre", a-t-il affirmé, en ajoutant: "faites juste les comptes, si l'opposition est unie elle battra le BJP", le Bharatiya Janata Party du Premier ministre Modi.
Il s'en est pris au dirigeant hindou, qu'il accuse de "polariser et de diviser" la société indienne, et d'avoir "capturé les institutions" dans son pays.
M. Modi et son parti BJP soutiennent un hégémonisme hindou sur le pays le plus peuplé du monde (1,4 milliard d'habitants) avec une diversité de croyances et doté d'une Constitution laïque.
Mais selon M. Gandhi, le parti au pouvoir a "étouffé le cadre institutionnel qui a permis à l'Inde de dialoguer, au peuple indien de négocier".
La visite de M. Gandhi aux Etats-Unis intervient à quelques semaines de la visite d'Etat du Premier ministre Modi le 22 juin, qui sera ainsi accueilli en grande pompe à la Maison Blanche.
Interrogé sur sa propre "disqualification", il a estimé que cela était en fait "un cadeau".
"Cela m'a permis de complètement me repenser. Je pense qu'ils m'ont fait un cadeau. Ils ne le réalisent pas, mais ça l'est", a-t-il ajouté, en déplorant que "des milliers et des milliers de voix soient tétanisées par la peur à la soumission".
M. Gandhi a été condamné pour diffamation après avoir déclaré que "tous les voleurs ont Modi comme nom de famille".
Actuellement en liberté sous caution, son appel à suspendre l'exécution de sa peine a été rejeté par un tribunal indien en avril.
La sentence rend le politicien inéligible, ne lui permettant pas de siéger au Parlement et de participer aux élections générales de 2024, dont le BJP est donné largement vainqueur.
M. Gandhi vient du parti du Congrès, mouvement politique qui dominait autrefois la politique indienne mais dont le poids s'est aujourd'hui considérablement réduit, alors que le BJP et son nationalisme ont séduit la majorité hindoue du pays.
Descendant de la première dynastie politique indienne, il est le fils de Rajiv (et Sonia) Gandhi, petit-fils d'Indira Gandhi et arrière petit-fils du dirigeant indépendantiste Jawaharlal Nehru, tous anciens Premiers ministres.
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