(AFP) - Les principaux créditeurs du Sri Lanka ont lancé officiellement jeudi, à Washington, le processus de négociation en vue d'une restructuration de la dette de l'île de l'océan Indien, une étape essentielle pour permettre au pays de respirer sur le plan financier.

"Je suis très heureux d'annoncer qu'un accord a été trouvé entre les créditeurs afin de discuter de la restructuration et ainsi sortir le Sri Lanka de la crise sans précédent qu'il traverse", a annoncé le ministre japonais des Finances, Shunichi Suzuki, lors d'une conférence de presse au siège du Fonds monétaire international (FMI), en compagnie de ses homologues indien et sri-lankais, ainsi que du directeur adjoint du Fonds.

Les négociations vont regrouper les principaux pays créditeurs, à commencer par le Japon et l'Inde, ainsi que les créditeurs du Club de Paris, qui seront représentés par la France. La Chine n'a en revanche pas dit si elle participerait.

"Le lancement de cet effort coordonné pour répondre à la détresse du Sri Lanka est la reconnaissance de la politique d'ajustements cruciaux que nous avons réalisée, en accord avec le plan" négocié avec le FMI, a insisté le ministre sri-lankais des Finances, via visioconférence, Ranil Wickremesinghe.

Cependant, le Sri Lanka "traverse toujours une crise profonde", a rappelé le directeur général adjoint du FMI, Kenji Okamura, "et une résolution rapide de sa dette est nécessaire afin de pouvoir sortir au plus vite de cette situation".

Toutefois, "il est très encourageant de voir les créditeurs s'organiser eux-mêmes. Et, c'est très important, cette approche assure un traitement équivalent des créditeurs", a-t-il ajouté.

Après plusieurs mois de négociations, les créditeurs du Sri Lanka s'étaient entendus début mars pour fournir les assurances nécessaires au FMI afin de débloquer le programme d'aide de 2,9 milliards de dollars qui était en attente.

Mais la Chine avait mis du temps à s'y joindre, bloquant de fait l'approbation du programme du FMI, finalement actée le 20 mars.

Pékin avait dans un premier temps proposé un moratoire de deux ans sur le remboursement de ses créances, mais sans accepter de réduction du montant, une concession insuffisante pour le FMI.

L'île de 22 millions d'habitants a fait défaut sur sa dette extérieure de 46 milliards de dollars (43 milliards d'euros) en avril 2022, pendant une crise économique sans précédent qui y a provoqué des mois de pénurie de nourriture et de carburant.

Un peu plus de 14 milliards de dollars (13,1 milliards d'euros) de la dette extérieure totale constituent des dettes bilatérales envers des gouvernements étrangers, dont 52% à la Chine.

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